A l'occasion du centenaire de la naissance du phénix de la chanson chaâbie, El Hadj M'Hamed El Anka, une soirée a été organisée, lundi soir, au Palais de la culture, Moufdi Zakaria de Kouba. Entrant dans le cadre de la manifestation « Alger 2007, capitale de la culture arabe », cette soirée a permis à plus d'un de se remémorer de l'homme et de s'enivrer de quelques chansons de son célèbre répertoire. El Hadj M'hamed El Anka, ce sont 50 ans au service de la musique, 360 q'cidates qu'il a magistralement interprétées et 130 disques qu'il a produits. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a qualifié, dans un bref discours, le sommité El Anka de « Cheikh lecheyakh », tout en ne manquant pas d'insister sur le fait que son œuvre demeurera éternelle. Elle a également exprimé sa fierté de constater que la culture algérienne recèle parmi ses défenseurs un artiste de la stature d'El Hadj El Anka : « A lui seul, c'est une école et une référence solide pour la musique chaâbie. ». Cette soirée- hommage a vu la participation de deux chanteurs chaâbis, Abdellah Guettaf et Mustapha Belahcène. De leurs voix rocailleuses et prenantes à la fois, les artistes, accompagnés par l'Orchestre national de la musique chaâbie, sous la direction de Zerrouk Mokdad, ont repris sans fausse note certains grands standards du maître, dont Lefrak , El Hmem Li oualeftou, Ya dif Allah, Al Hamdou Lillah mabkeche listi'amar fi bladna. Ces deux passionnés de musique chaâbie n'ont pas manqué de souligner que la musique chaâbie ne doit pas se cantonner qu'au niveau de l'Algérois mais plutôt à travers l'ensemble du territoire national. Il est à noter, par ailleurs, qu'à l'occasion du centenaire d'El Hadj M'Hamed El Anka, un coffret de dix CD, regroupant une partie de la carrière du défunt, et un livret comportant quelques « Q'cide » ont été présentés au public au cours de cette soirée-hommage. Un coffret qui est déjà en vente chez les bons disquaires. Au cours d'une conférence de presse, tenue dans la matinée, Abdelkader Bendaâmache, président du département de musique à la coordination de la manifestation « Alger 2007, capitale de la culture arabe », a annoncé la sortie de deux autres coffrets similaires de 10 CD chacun, consacrés à deux maîtres de la chanson chaâbie, en l'occurrence à El Hachemi Guerouabi et Dahmane Ben Achour, précisant que ces éditions sont accompagnées de livres sur la vie et le parcours de leurs auteurs. Pour Bendemmâche, l'hommage qui a été rendu, lundi soir, à El Anka, est certes, « symbolique » mais ses « dimensions sont profondes car il traduit une volonté certaine de réhabilitation de l'art et des artistes qui ont beaucoup donné à la musique et à la chanson algérienne dans sa grande diversité ».