Commémoration n Alger a célébré, lundi, le100e anniversaire de la naissance du chantre de la chanson chaâbie. Le 20 mai 1907 nassait le chantre et maître de la chanson chaâbi, cheikh El-Hadj M'Hamed El Anka. De son vrai nom Aït Ouarab Mohamed Idir Halo, il vit le jour à la Casbah d'Alger, précisément au 4 rue Tombouctou. Pour marquer l'événement et honorer sa memoire, une soirée en son hommage a eu lieu, lundi, au Palais de la culture. La soirée a vu la participation de deux chanteurs chaâbis, en l'occurrence Abdellah Guettaf et Mustapha Belahcène qui ont subjugué le public présent par des extraits puisés du répertoire d'El Anka, telle que Lefrak (La séparation) et Lehmam (Les pigeons) et d'autres morceaux plus vifs exécutés avec cadence et ajustement. Lors d'une conférence de presse tenue à la salle Frantz-Fanon, Abdelkader Bendaâmeche, spécialiste du patrimoine musical, populaire, citadin et bédouin, a déclaré que «cette année marque le centenaire de la naissance d'El Hadj M'Hamed El Anka. Nous avons tenu à ce que cette date ne passe pas inaperçue. Car, il ne faut pas l'oublier, El Anka fut – et reste – un nom indéniable de la chanson chaâbie. C'est une force artistique, culturelle et même historique. Par cette force, il a apporté une richesse à notre culture.» En effet, «c'est avec El Hadj M'Hamed El Anka que le chaâbi est devenu un genre musical à part entière, art citadin par excellence qui procède par cette double identification de l'interprète appelé «Cheikh» et de l'auditeur qui a créé une atmosphère de fête à la gloire du verbe et de la mélodie populaire», a expliqué l'intervenant. ? cette occasion, le ministère de la Culture, et dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», a élaboré un programme consistant à la sauvegarde du patrimoine musical, une initiative se faisant à travers l'enregistrement de cet héritage. Trois coffrets viennent d'être réalisés : le premier est consacré à El-Hadj M'Hamed El-Anka, le second au regretté El Hadj El-Hachemi Guerrouabi et le dernier à Dahmane Ben Achour, chantre de la musique arabo-andalouse. «Cette initiative, résultat d'un travail de recherche et de documentation, consiste en une référence détaillée pour les chercheurs et les universitaires», a relevé l'orateur, avant d'ajouter que chacun des coffrets contient 10 CD dans lesquels le répertoire de chacun est gravé et un livre dans lequel se trouvent les qacidate (textes), la biographie de l'artiste en question et des témoignages. «Ce travail qui s'inscrit dans un souci de sauvegarde et de pérennisation, se veut un point de départ pour d'autres initiatives du même genre, c'est-à-dire nous envisageons de sauvegarder notre patrimoine musical en enregistrant d'autres genres musicaux que recèle notre répertoire», a-t-il annoncé.