Chaque pays ou destination souhaite augmenter sa part de marché. Nous assistons à une concurrence féroce dans le secteur du tourisme. Il y aura donc des gagnants et des perdants. » Celui qui s'exprime ainsi est Ousmane Ndiaye, représentant régional de l'OMT pour l'Afrique, qui est allé droit au but ce lundi lors du séminaire international qui s'est ouvert à Alger sur la planification du marketing touristique et l'évaluation des activités promotionnelles. L'activité de promotion et de communication n'est plus considérée comme une action accessoire et ou de prestige. L'enjeu est encore plus important aujourd'hui, car il ne s'agit plus de se contenter d'informer le touriste potentiel, mais de susciter en lui le besoin de consommer et de le fidéliser en recourant à des techniques de communication modernes qui nécessitent des moyens conséquents. Les études démontrent que chaque dollar, investi dans la communication, rapporte à terme 4 dollars (source OMT), ce qui explique l'ampleur des enveloppes financières conséquentes qui sont consacrées à ce volet. Dans cette étape cruciale du développement du tourisme en Algérie, la connaissance des marchés concurrents, l'évaluation du potentiel touristique de chaque destination et la définition d'objectifs clairs sont indispensables. Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, a parlé hier dans son discours d'une nouvelle science : la tourismologie. « Les tendances des touristes s'orientent vers des expériences personnalisées et on se dirige vers le micro-segment et produit sur mesure. » Selon lui : « Nous sommes face à deux choix : le premier consiste à nous imposer comme destination touristique sur la carte mondiale du tourisme et dans ce cas, il faut être plus innovant, s'ouvrir sur les marchés et être à l'écoute des besoins et utiliser les technologies de communication modernes pour cibler les consommateurs, et le deuxième consiste à continuer dans l'improvisation et le travail anarchique et nous allons disparaître tôt ou tard. » Le ministre précise quand même : « Nous avons choisi sans hésitation la première option, car la volonté du gouvernement algérien de hisser le tourisme au rang des destinations prestigieuses est irréversible. » Dans ce contexte, le ministre a confirmé que plusieurs études ont été lancées relatives au tourisme des nationaux, le tourisme saharien et le bilan thermal (un appel d'offre international a été lancé). Le caractère économique du tourisme est souligné avec force. Le tourisme est une véritable industrie qui obéit à des règles de fonctionnement s'appuyant sur des études et des expériences. Le ministre montre la voie à suivre : « Nous nous situons dans un espace géographique particulier (le bassin méditerranéen) qui est le plus visité au monde. Les pays du pourtour sont globalement saturés en termes d'infrastructures et nous avons un grand potentiel et des produits à faire valoir. Nous devons travailler avec comme objectif d'avoir notre part de ce marché. Nous n'avons pas le droit de laisser passer une si belle occasion, d'autant plus que nous sommes privilégiés par le climat et très proches des gros pays émetteurs de touristes (l'Europe). » Dans ce cadre, la professionnalisation de l'action de promotion et de communication est vitale.