De notre envoyée spéciale à Marrakech : Nassima Bensalem " La crise financière : comment se positionner face à la crise, les conséquences sur le tourisme " est le thème d'une conférence organisée en marge du Salon international du tourisme tenue à Marrakech du 15 au 18 du mois en cours. Ousmane NDiaye, représentant régional pour l'Afrique à l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et Christian Dumege, expert conseil du tourisme français ou encore Bernard Delacroix consultant aéronautique étaient parmi les animateurs de la conférence. Les débats de la rencontre ont porté sur la récession économique mondiale qui se répercute directement sur le pouvoir d'achat dans les pays développés notamment, les principaux marchés classiques émetteurs de touristes, en l'occurrence le continent européen. Le mot d'ordre est que les crises représentent une formidable occasion pour l'ensemble des acteurs concernés par le secteur touristique de faire preuve de solidarité et d'union pour transcender les difficultés. Les experts estiment qu'il est temps pour les professionnels du secteur de s'unir et d'étudier les différents scénarios possibles pour sortir de la crise et relever les défis qui en découlent. Même si la visite des stands du salon MTM " Maroccan Travel Market " offre un autre spectacle, où le luxe et la détente se réunissent, à l'intérieur de la salle de conférence c'est un tableau différent qui nous est présenté. 2009, enregistrera 0% de croissance dans le tourisme En effet, c'est lors des conférences-débats que l'on se heurte à la réalité. L'heure est à la mobilisation : le secteur du tourisme va mal, très mal. Crise mondiale oblige, l'Organisation mondiale du tourisme s'attend à une année 2009 morose, avec un taux de 0% de croissance prévu dans le meilleur des cas. C'est une prévision donnée par M. Ousmane NDiaye. La France et l'Europe ne seraient pas mieux placées car on constate 19% de baisse de réservations sur les voyages à forfait en 2008. Pour le Maroc, le ton adopté par les différents intervenants du marché est plutôt rassurant. "Le Maroc s'en sort plutôt bien. Certes, certaines destinations comme Marrakech et Tanger ont reculé mais globalement les chiffres sont rassurants", indique un membre de la Fédération nationale du tourisme (FNT). Même son de cloche chez les professionnels du tourisme présents à cette rencontre. " Nous manquons de visibilité et nous naviguons à vue ". Il n'empêche que les opérateurs misent beaucoup sur la diversification du produit, l'amélioration du transport aérien, le renforcement du marketing et de la promotion, la formation, l'environnement touristique et l'organisation institutionnelle. Pour faire face à la crise, les intervenants ont appelé à la nécessité de créer une cellule de veille pour suivre l'évolution du flux touristique selon chaque destination phare. Favoriser le tourisme interne mais surtout travailler en partenariat, partenariat public-privé, public-public et privé-privé. Les intervenants à la conférence affirment qu'en temps de crise, la concurrence doit céder la place au partenariat. M. Delacroix a, de son coté, proposer la possibilité de supprimer ou de réduire les taxes d'atterrissage. Sur une question portée sur la durée de la crise et son impact direct sur le secteur du tourisme, le représentant régional pour l'Afrique à l'OMT envisage que si la crise s'amortit en 2010, le secteur peut résister, mais au delà on peut s'attendre à une catastrophe. Toutefois, on constate que le désir de voyager est intact, il n'y a pas eu d'impact sur le comportement du consommateur. Mais il faut s'attendre à ce que les touristes avec l'augmentation des prix des voyages, opteront dans l'avenir pour des destinations des plus proches du moment que le transport coûtera moins cher. D'ailleurs le constat a déjà été établi, désormais les touristes ne choisissent plus les destinations lointaines. Autrement dit, les longs courriers céderont la place au court et moyens courriers. N.B