Des milliers de Palestiniens ont profité de l'accalmie dans les affrontements entre l'armée libanaise et les éléments du groupe Fatah El Islam pour fuir le camp de réfugiés de Nahr Al Bared, dans le nord du Liban. Ces affrontements à Nahr Al Bared et dans la ville voisine de Tripoli, les pires depuis la guerre civile de 1975-1990, auraient coûté la vie à 32 militaires et 27 civils. De sources autorisées au ministère libanais de la Défense, on fait état de plus de 50 miliciens islamistes tués, selon Reuters. Le Comité international de la Croix-Rouge juge toutefois impossible d'établir un bilan fiable en raison des difficultés à pénétrer dans le camp où, d'après les témoignages des réfugiés, des cadavres jonchent les rues au milieu des décombres des bâtiments touchés par les bombardements. D'après le CICR, environ un tiers des 40 000 réfugiés de Nahr Al Bared ont fui vers notamment le camp voisin de Beddaoui. « C'est très dangereux et très risqué de se rendre dans le camp en raison des tireurs isolés », a dit Hoda Elturk, porte-parole de l'agence de l'Onu chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA). Selon la chaîne de télévision du Hezbollah, Al Manar, 250 éléments du Fatah étaient en train de pénétrer le camp de Nahr Al Bared pour affronter les éléments de Fatah El Islam. Le représentant de l'OLP au Liban, Abbas Ziki, a indiqué que son organisation ne s'opposerait pas à une décision du gouvernement libanais d'envoyer l'armée dans le camp. Et le chef du Fatah, principale faction de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, n'a pas exclu que son mouvement intervienne « militairement » contre Fatah El Islam, accusé d'être lié au réseau Al Qaïda, avant de démentir toute intervention du Fatah à Nahr Al Bared. L'intervention du Fatah aurait été une manière de respecter la règle édictée en 1969 qui empêche l'armée libanaise d'entrer dans un camp palestinien, d'éviter un soulèvement populaire dans les autres camps face aux bombardements touchant des civils à Nahr Al Bared et de limiter l'intervention de l'armée dans un climat de tension interne entre la majorité au gouvernement et l'opposition menée par le courant patriotique libre, du général Michel Aoun, et le Hezbollah.