Le soleil n'était pas encore haut dans le ciel de la commune de Heuraoua que 300 enfants et adolescents nettoyaient la plage. En fin de matinée, on dénombrait quelque 150 sacs-poubelles pesant approximativement 40 kg chacun. Ainsi, 6000 kg de détritus ont été retirés des quelque 3 km de sable qui jonchent la mer. Cette dernière qui s'offre aux futurs estivants, d'un bleu froid et transparent, laisse entrevoir quelques galets gris. Une mer qui est au cœur de toutes les associations réunies pour cette manifestation écologique, associées dans le nettoyage, mais dont l'ultime parcours, en cette matinée, est de ramasser le plus de détritus possible et de faire mieux que son voisin. A l'origine de cette action : l'Association scientifique de jeunes qui s'est alliée à un organisme italien pour la protection de la mer et son environnement, Legambiente. Elle a été rejointe en force par d'autres associations, telles que Rayon de soleil, mais également la direction de la jeunesse et des sports d'Alger, British Petrolium, la direction de l'environnement d'Alger, Appel d'Alger ainsi que l'APC de Heuraoua qui a mis leur disposition, service de sécurité et bennes à ordures. L'opération de grand nettoyage bénévole qui touche aujourd'hui Heuraoua n'est qu'un point sur la grande carte méditerranéenne et qui recense le nettoyage de grandes métropoles littorales dans tout le bassin méditerranéen. L'opération passera par le Maroc, la Tunisie, la Grèce, la Turquie, l'Espagne, l'Italie, la France, Israël, l'Egypte, l'île de Chypre et d'autres voisins de la Méditerranée. « Clean up the med », nom de l'opération, a débuté le 25 mai et prendra fin le 27 du même mois. A combien est estimée la quantité de détritus sur l'ensemble des plages méditerranéennes ? La question peut avoir un début de réponse lorsque seront nettoyés pas moins de 6000 kg de plastique, de bois, de papier, de verre, de métal et de matières organiques sur la petite plage de Heuraoua. La saison estivale n'est pourtant pas encore arrivée. « Les enfants, venus en famille ou en groupe pour s'amuser, ont spontanément proposé de nous aider à ramasser les ordures », explique Bouzenoun Ferhat, président de l'association scientifique de jeunes Découverte de la nature. « Il s'agit d'une action symbolique, car en soi, elle ne suffit pas, mais ce qui importe et d'ailleurs c'est ce qui marche, c'est la communication à l'endroit des enfants. Ils sont réceptifs et parfois acteurs sur les questions qui portent sur l'environnement local », ajoute le conseiller en communication de British Petrolium, Khalid Gueffaz. Il est presque midi et un amoncellement de sacs verts se trouve à l'entrée de la plage. Un vent frais ajouté à l'iode marin disperse les odeurs nauséabondes qui se dégagent des sacs. Des balances sont distribuées aux différentes associations qui ont participé pour connaître celles qui ont ramassé le plus d'ordures. Rayons de soleil, une participante à la manifestation, fait ses calculs et aboutit à 396 kg de détritus ramassés. La casquette écrasée sur la tête pour fuir les rayons de soleil, des enseignants stagiaires, des médecins, des membres de la Ligue des droits de l'homme, des ingénieurs en aménagement du territoire et de l'environnement acheminent les derniers sacs vers ce dépotoir provisoire et combien encombrant sur la petite plage. L'humeur est bonne enfant et les quelques familles et groupes de jeunes venus se détendre sur la plage Heuraoua observent les nettoyeurs écolo. Pour l'heure, au moins, espérons que personne ne jettera de détritus sur le sable.