Il y a une année, décédait, des suites d'un dur supplice infligé par le mari, Snoussi Karima, une femme au foyer âgée de 33 ans, jusqu'alors anonyme et dont le martyr a été vécu comme une offense à la dignité humaine et surtout à la femme, d'une manière générale. Un drame familial tout ce qu'il y a de plus incommensurable, qui avait généré en plus du décès de la victime, la mise sous mandat de dépôt du mari, S.M, pourtant son cousin, et laissé inconsolables trois petits enfants, Seddik, 10 ans, Lamia 5 et Bouchra 15. Des enfants qui ne verront plus, depuis l'horrible scène, ni leur mère morte après trois mois passés à lutter contre la mort sur son lit d'hôpital, ni leur père, aujourd'hui emprisonné. Le drame de cette dame aura été à l'égal du tollé suscité auprès de l'opinion publique nationale, transcendée dans son indifférence par les levées de boucliers, et de la presse ainsi que de quelques associations de la société civile, dont « Fard » et « FAM », deux associations luttant pour la promotion des droits de la femme. Une année après, devrait s'ouvrir au tribunal de Tiaret le procès du tortionnaire de Karima. Procès prévu samedi 2 juin. Celui-ci ne va pas rendre la victime à ses enfants, ni l'accusé à ces derniers, par la faute de la bêtise humaine. De la bestialité humaine. Au-delà de l'acte, et sans préjuger des suites que la justice appliquera à cette affaire, subsiste le phénomène des violences conjugales qui ne devrait pas être circonscrit à travers des actes isolés mais à lier à toute la problématique sociopolitique induite par le code de la famille et partant, dans une œuvre tendant à réellement promouvoir les droits de la femme mais aussi de la famille en tant qu'entité de base. L'affaire a trait, pour rappel, à un homicide volontaire commis par le mari de la défunte qui est aussi son cousin. Mariée depuis huit ans avec un mari qui se serait comporté avec elle avec violence, Senoussi Karima a fini par rendre l'âme dans un service du CHU d'Oran, trois mois après son évacuation des suites d'un grave préjudice corporel. Battue à mort à coups de couteau, ligotée, elle a été brûlée vive.