Résultant d'une passerelle jetée entre le service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU de Constantine et son homologue du CHU Lapeyronie de Montpellier, deux journées scientifiques sont organisées depuis hier à l'auditorium de la faculté de médecine de Constantine. Premières du genre mises en œuvre à la ville des ponts, ces journées portent sur le dépistage et le traitement des malformations congénitales, l'accent étant mis plus sur les facteurs pathologiques que traumatologiques. A ce propos, le Pr Rabah Maza, initiateur de cette rencontre et chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique au CHU Benbadis, s'appuiera sur un faisceau d'informations émanant de différents horizons du monde médical national, pour affirmer que dans notre pays 95% des malformations congénitales ne sont pas diagnostiquées. A titre comparatif, et pour mieux mesurer le fossé nous séparant des pays occidentaux, le Pr Maza dira sur la base d'une source jugée très fiable, que ces pays sont crédités d'un taux de 90% de réussite en matière de diagnostic des malformations congénitales chez le nouveau-né. « D'où l'urgence, estime l'intervenant, de renverser la tendance en mettant en place au niveau de nos maternités un dispositif de dépistage précoce, lequel reposera essentiellement sur les sages-femmes qui devront bénéficier dans un tel contexte, d'une formation spécifique ». A cette profession de foi soulignée à gros traits, le conférencier précisera que sur 1000 naissances, 10 à 15 nouveau-nés viennent au monde avec ce type de pathologie, ajoutant que chaque semaine au niveau du CHU de Constantine, une moyenne de 2 à 3 interventions chirurgicales sont pratiquées pour tenter de rectifier une malformation congénitale de la hanche chez l'enfant. Dans cet ordre d'idées, le Pr Dimeglio, chef de service de chirurgie orthopédique infantile au CHU de Montpellier, rappellera tout au long de son intervention portant sur la maladie luxuante de la hanche que « l'impératif recherché est de dépister au plus tôt cette pathologie, au risque de faire appel à l'acte chirurgical qui s'impose dès lors que le diagnostic est posé au-delà de trois mois après la naissance. » Natif de la ville de Skikda, ce dernier exposera longuement tous les aspects liés au dépistage, au diagnostic, aux traitements actuels et à l'imagerie visant à réduire les effets pervers de cette pathologie. Sur ce dernier point, il dira en guise de métaphore, que dans ce domaine « l'imagerie médicale est à la hanche ce que la lumière est à l'obscurité ». Pour cette première journée, l'intérêt s'est également focalisé sur l'intervention du Dr Kassouri, qui a exposé sur le thème de la luxation traumatique de la hanche chez l'enfant. Dans ce cas de figure, l'intervenant rappellera pour les profanes que nous sommes, que cette pathologie traumatique affecte de plus en plus les enfants de moins de 6 ans, alors que par le passé, les victimes se comptaient dans la tranche d'âge des préadolescents. De son point de vue, cette tendance s'explique par le fait que ces derniers disposent de moyens de loisirs les prédisposant à plus de risques d'accidents, tous types confondus.