De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La faculté de médecine de Constantine abritera samedi et dimanche prochain un événement fort important dont l'impact sera inéluctablement bénéfique aux malades atteints d'hémophilie sévère. Il s'agit des deuxièmes journées d'enseignement post-universitaire Constantine-Strasbourg sur l'hémophilie. «Le premier objectif visé à travers cette manifestation réside dans le fait que des enseignants de Strasbourg vont dispenser aux jeunes médecins, notamment ceux de l'Est algérien, des cours sur les techniques de la synoviorthèse, qui ne se font pas dans notre pays», devait nous éclairer le chef de service hématologie du CHU, initiateur de ce projet, le professeur Sidi Mansour, avant de nous faire part de ce qui sera attendu concrètement à l'avenir dans nos hôpitaux à l'issue de cette expérience d'enseignement : «La seconde journée, dira notre interlocuteur, sera consacrée à l'aspect pratique puisque 200 malades, souffrant d'hémophilie, seront candidats à une synoviorthèse à l'hexatrione. Deux services sont retenus pour l'heure. La synoviorthèse se pratiquera au service d'orthopédie et en médecine nucléaire par isotopique à l'yttrium. Une fois les spécialistes français rentrés chez eux, le CHU de Constantine prendra en charge les désordres ostéoarticulaires chez l'hémophile sévère et leur traitement par la technique mentionnée. Cette dernière sera par ailleurs étendue à d'autres pathologies.» L'enseignement viendra chez nous faute d'une prise en charge assez onéreuse, analyse l'organisateur, qui estime que ce jumelage entre les villes de Strasbourg et Constantine apporte beaucoup de points positifs au profit, dans ce cas, des médecins locaux. Le programme de ces journées qui seront animées par des spécialistes constantinois et français traitera dans son premier round, entre autres, les aspects orthopédiques chez l'hémophile : «de l'hémarthrose aiguë à l'arthropathie», imagerie des lésions musculosquelettiques dans l'hémophilie dans le service de médecine physique et réadaptation, CHU Hautepierre Strasbourg. Hémophilie et chirurgie prothétique… La seconde journée sera consacrée au volet pratique avec des ateliers portant sur la description des points d'infiltration animée par J. Lecoq, qui associera le service de médecine physique et désadaptation du CHU de Strasbourg et différents services du CHU de Constantine, dont celui de rhumatologie et d'orthopédie. En conclusion, le CHU, déjà prisé par l'est du pays, devrait résister pour contenir davantage de malades hémophiles à la faveur de la mise en œuvre de la synoviorthèse, et au grand coup gagnant de ce jumelage «franco-constantinois», du moins dans le domaine médical.