La faculté des sciences médicales de Constantine abrite, depuis samedi dernier, des journées internationales post-universitaires. En effet, la première journée ouverte avait pour thème "la luxation congénitale de la hanche (LCH) chez les nouveau-nés". En présence de spécialistes algériens et de trois experts de la faculté de médecine de Montpellier (France), cette pathologie est devenue, selon les orthopédistes participant à cette rencontre, "un problème de santé publique qui nécessite un dépistage précoce et un diagnostic approfondi dès la naissance ou, du moins, avant l'âge de trois mois, pour éviter les complications et le recours à la chirurgie". Le Pr. Rabah Maza, chef du service de chirurgie orthopédique au centre hospitalo-universitaire de Constantine a indiqué, dans ce contexte, que l'objectif de ces assises scientifiques est de "contribuer à la réduction du taux alarmant des opérations chirurgicales sur les tous jeunes enfants atteints de la maladie luxuante de la hanche, une malformation à prévalence génitale qu'il faudra impérativement dépister d'une manière précoce et en temps voulu afin de pouvoir la traiter et éviter ainsi le recours au bistouri, vivement déconseillé pour éviter d'éventuelles séquelles qui auront un impact négatif sur le devenir de la santé de l'enfant". Cet objectif exige "la mise sur pied d'un réseau local de dépistage et de diagnostic dont le noyau central devrait être la sage-femme", a précisé le Dr. Maza, avant de souligner l'importance pour son service de se rapprocher dans ce cadre des spécialistes étrangers, notamment de ceux de la faculté de médecine de Montpellier et les orthopédistes de l'hôpital universitaire "Lapeyronie" que des relations très étroites lient au service d'orthopédie du CHU de Constantine. Un accord de jumelage entre les deux services des hôpitaux concernés est, d'ailleurs,envisagé pour la concrétisation des aspirations locales qui consistent, notamment à réduire le grand écart qui sépare les deux institutions hospitalières en matière d'interventions chirurgicales des enfants qui souffrent de cette maladie. A ce sujet, le doyen de la faculté de médecine, Belkacem Bensmaïl, a indiqué, dans son allocution inaugurale de cette manifestation médicale de deux jours, que "10 à 15 cas sur 1 000 naissent avec la LCH en Algérie, une malformation qui soumet le tout jeune enfant à subir des interventions chirurgicales qui peuvent, dans une large mesure, être évitées".Pour cela, des mesures de dépistage et des diagnostics doivent être effectués "à temps" à l'image des pays médicalement développés comme la France et les Etats-Unis d'Amérique dont le diagnostic à la naissance est estimé entre 90 et 95 %, ce qui permet aux nourrissons "d'échapper" à l'opération chirurgicale souvent risquée et contraignante, ce qui n'est malheureusement pas le cas en Algérie où l'on enregistre des statistiques "tout à fait opposées". "Deux à trois interventions chirurgicales en moyenne sont enregistrées chaque semaine à Constantine", ce qui incite impérativement de redoubler d'efforts et d'imagination pour réduire la teneur des malformations congénitales "devenues un véritable problème de santé publique ", a précisé à ce propos, le Pr Maza. Ce sujet a, également, été développé par le Pr Alain Dimeglio, chef du service de chirurgie d'orthopédie infantile de l'hôpital de Montpellier, qui a, notamment traité du dépistage de cette pathologie, de son diagnostic, de l'imagerie et des traitements actuels. La prise en charge de la maladie, son bilan et ses perspectives ont également été développés par le Dr Louahem et le Pr J-L. Ferran, tous deux de l'hôpital de Montpellier, devant une assistance formée, notamment d'orthopédistes, de radiologues, de gynécologues, de sages-femmes et des étudiants en post-graduation venus de différentes régions du pays. D'autres sujets en rapport avec le thème principal de ces journées ont également figuré au programme de cette rencontre scientifique et médicale qui s'inscrit dans le cadre de la formation continue de l'université Mentouri.