Les Chélifiens attendaient beaucoup de la visite du président de la République, effectuée vers la fin de la semaine dernière. Ils espéraient trouver, enfin, une solution à leur éternel problème des logements en préfabriqué, réalisés suite au séisme de 1980. Ceci d'autant que la loi des finances de 2007 a prévu des mesures de soutien pour éradiquer ce type d'habitat qui représente un grand danger pour ses occupants. L'article se referant à ce dispositif stipule clairement qu'une « aide de 100 millions de centimes est accordée aux victimes de cette catastrophe, en plus d'un prêt de 100 millions de centimes avec un taux d'intérêt de 2% ». Il est évident que l'argent dégagé est destiné à être exclusivement utilisé pour le remplacement ou la réhabilitation de ces baraques qui sont au nombre de 20 000, dont le plus gros est concentré dans les communes voisines de Chlef et Chettia. Alors qu'on attendait les textes d'application de ce dispositif, une décision inattendue est venue remettre tout en cause à l'occasion de la visite présidentielle. Le ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, a annoncé que la loi pour ce cas précis est « inapplicable » au motif qu'elle est « passée à la sauvette au niveau du parlement et a été adoptée par des députés qui jouaient à la démagogie ». Pour argumenter sa décision, il fera savoir que les 12 000 propriétaires du préfabriqué ont pour la « plupart vendu leurs logements ou construit de nouvelles habitations » et qu'il ne reste que « 1 000 à 1 400 cas qui nécessitent réellement une prise en charge par l'Etat ». Or, ceux qui y vivent ne sont pas du même avis et affirment que la situation de beaucoup de familles est plutôt catastrophique, vu leurs conditions sociales et l'état lamentable dans lequel se trouvent leurs demeures. « Le ministre de l'Intérieur a certainement été induit en erreur par les autorités locales, car, contrairement à ce qu'on pense, des milliers de familles n'ont ni cédé leurs logements, ni réalisé de nouvelles constructions, hormis quelques aménagements dans certains cas pour contenir l'éclatement de famille. Néanmoins, la baraque y est toujours présente et continue à abriter ses occupants », nous ont déclaré des habitants déçus. Aux dires de Zerhouni, le gouvernement ne prendra en charge que les locataires du même parc immobilier pour lesquels l'on a engagé une opération de construction de 6 300 logements sociaux dans deux « villes nouvelles » à Chlef et Chettia. Dans la dernière commune, un programme de 2 300 logements a déjà été lancé et devrait être achevé dans 18 mois. 4 100 autres logements suivront dans quelques mois à la périphérie ouest de la ville de Chlef. Les habitants concernés, à l'instar des propriétaires, continuent plutôt à réclamer une intervention de l'Etat pour pouvoir aménager leurs constructions et rester sur les lieux. Une demande à laquelle les autorités concernées font la sourde oreille en privilégiant la voie choisie sans aucune concertation des occupants. Le ministre de l'Intérieur semble ignorer que parmi les citoyens concernés par le programme de relogement, certains ont dépensé beaucoup d'agent pour construire autour de leurs baraques et ont introduit des dossiers d'achat auprès des services concernés, en vain.