La population de Chlef a appris à ne pas trop se fier aux discours officiels, préférant attendre des actes concrets sur le terrain. Chlef. De notre bureau Ceci d'autant que les déclarations et les décisions des gouvernants sur ce dossier (le remplacement du préfabriqué du séisme de 1980) varient d'une conjoncture à une autre. On se rappelle qu'après avoir décidé d'une aide financière pour les sinistrés dans la loi de finances de 2007, le gouvernement avait fait marche arrière en annulant, sans aucune explication, ce dispositif dans la loi de finances actuelle. Celui-ci prévoyait un don d'un million de dinars pour chaque famille sinistrée en complément d'un crédit bancaire de même montant pour la réhabilitation ou le remplacement des baraques. Les déclarations faites donc sur le sujet mercredi dernier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni ont été diversement accueillies par les citoyens concernés. Certains n'ont pas voulu commenter ces déclarations, d'autres disent attendre la suite réservée à leurs revendications avant de se prononcer sur les intentions des décideurs. D'autres encore veulent un traitement global de tous les « sinistres » causés à la wilaya par une « gestion catastrophique des affaires publiques ». Rappelons que le ministre de l'Intérieur avait réitéré « l'engagement du président de la République et du gouvernement à éradiquer totalement ce type d'habitat ». Il avait indiqué que « l'Etat sera aux côtés des familles les plus démunies pour leur donner le maximum de leurs droits ». Il a parlé de « plusieurs catégories d'occupants », parmi lesquels « les sinistrés ou leurs héritiers, les familles qui sont dans une situation difficile et des gens qui font de la spéculation ». Cependant, il n'a pas dévoilé les mesures que compte mettre en œuvre son gouvernement sur ce plan, préférant laisser le soin au ministre chargé des collectivités locales et celui de l'habitat d'informer les autorités et la population sur ce sujet lors de la visite qu'ils effectueront la semaine prochaine à Chlef. Ceux-ci devraient en effet rendre publiques les conclusions de la commission gouvernementale qui avait étudié les revendications des sinistrés par le biais des propositions de la commission locale dont la mise en place est intervenue après les émeutes qui ont secoué la région en avril dernier. Qu'ils soient propriétaires ou locataires, les occupants des 20 000 logements en préfabriqué demandent tous leur maintien sur les lieux et l'octroi de l'aide financière promise par le gouvernement pour remédier à l'état de leurs constructions.