Pierre Galant, président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) et sénateur belge, multiplie ses sorties en vue de la création de ce qu'il qualifie de « centre intercontinental » pour le soutien du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. M. Galant, en visite en Algérie, a précisé, hier lors d'une conférence de presse tenue au siège du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), que des organisations de société civile en Afrique, en Europe et en Amérique latine soutenant la cause sahraouie sont en passe de s'unir pour constituer un « lobby » international. Le sénateur belge a rencontré, hier à Alger, les comités de soutien de Namibie, de Tanzanie et de l'Union panafricaine de la jeunesse dans le but de s'entendre pour créer ce « lobby » avec des collègues de l'Amérique latine de manière à peser dans la bataille diplomatique aux Nations unies pour soutenir le droit légitime, reconnu par le droit international du peuple sahraoui à l'autodétermination. « Nous avons une responsabilité commune d'internationaliser la question du Sahara occidental », dira-t-il, relevant un « sursaut des pays de l'Amérique latine en faveur de la cause sahraouie ». M. Galant, qui a été reçu également par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a estimé, par ailleurs, que la réunion de la 4e commission de l'assemblée générale de l'ONU chargée de la décolonisation, prévue début octobre, sera une « étape essentielle » et d'une « importance capitale » pour la résolution du conflit sahraoui. Il a, en outre, qualifié d'« échec total » la diplomatie marocaine qui a, selon lui, voulu vendre à travers une campagne médiatique sans précédent « un projet d'autonomie qui n'est pas un plan de règlement du conflit ». « Le gouvernement marocain est aux abois après le refus du Conseil de sécurité d'adopter son plan d'autonomie », a-t-il affirmé. M. Galant a qualifie de « dérive » et d'« extrêmement grave » le fait que le droit humanitaire soit devenu « sélectif », citant au passage les cas du Darfour, de la Palestine et du Sahara occidental. La dernière résolution adoptée par le Conseil de sécurité sur le Sahara occidental a appelé les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à engager de bonne foi des négociations directes, sans conditions préalables, avec pour objectif d'aboutir à une solution politique et mutuellement acceptable qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. M. Galant, qui se dit favorable à ces négociations, estime qu'« elles (négociations) auront bel et bien lieu », mais s'est dit « sceptique » quant à leur aboutissement. M. Galant s'est montré enfin pessimiste quant au changement de la position française par rapport à la question sahraouie. Pour lui, l'élection de Sarkozy en tant que président de la République française, « c'est la continuité un peu plus à droite ».