Leur mission est de sauver pins d'Alep, platanes, eucalyptus, tout ce qui ressemble de près ou de loin à un arbre, un bois, une forêt. A la direction générale des forêts, dont les tentacules se retrouvent dans chaque wilaya du pays, on ne tergiverse pas sur l'utilité d'un arbre. C'est dans l'ombre qu'ils agissent, même si leur décision se révèle au grand jour. Saâdoune Chaïb est le directeur des forêts d'Alger, communément appelé directeur de la forêt de la ceinture verte, et il répond à nos interrogations. Pourquoi avoir avalisé l'arrachage des arbres qui jalonnent le parcours du futur tramway ? Aucune autorisation d'arrachage n'a été donnée concernant ces arbres. Il n'est nullement question de tuer ces arbres. La seule autorisation donnée concerne leur transplantation. Cela veut-il dire qu'ils vont survivre ; et que va-t-on en faire ? Ces arbres vont être techniquement retirés avec leurs racines pour être replantés soit sur le trajet du tramway si l'en offre la possibilité, soit sur un autre site. Mais nous avons donné instruction pour qu'ils soient replantés à proximité du tramway pour une meilleure harmonie dans le paysage. La décision est-elle prise de manière collégiale avec d'autres secteurs. Quelle est la procédure à suivre pour donner ou refuser une autorisation d'arrachage ? La décision se prend de manière collégiale avec différents services de la direction des forêts mais il y a consultation des secteurs concernés, comme les transports. Cependant, je reconnais que l'aval définitif me revient et que cette responsabilité est lourde. Aussi, lorsqu'il nous est demandé d'arracher des arbres, nous prenons connaissance des pièces matérielles du dossier fourni. Puis, nous faisons une visite in situ pour vérification. Nous avons toujours pour priorité de sauver les arbres. Aussi, nous envisageons en un premier temps d'autres solutions mais en l'occurrence pour le tramway, après trois tracés différents, nous avons dû abdiquer et reconnaître qu'il fallait retirer les arbres de la circulation du tram. Et on doit faire le contrepoids avec le projet qui s'avère être également d'utilité publique. Les fois, où nous accordons l'autorisation d'arrachage, concernent la mise en danger du citoyen. Mais, sinon, nous préférons le couronnement de l'arbre, ce qui consiste à réduire de sa masse volume végétale pour permettre une meilleure circulation du piéton sur le trottoir.