Le wali de Chlef a rencontré, hier, les représentants des occupants des cités en préfabriqué pour tenter de les rassurer sur la « volonté de l'Etat d'éradiquer définitivement ce type de constructions provisoires ». Cette rencontre, la première avec le mouvement associatif concerné depuis près de deux ans, intervient quelques jours après les déclarations du ministre de l'Intérieur, faites la semaine dernière en marge de la visite présidentielle. S'exprimant devant les journalistes, ce responsable avait, en effet, exclu la mise en oeuvre de l'article de la loi des finances de 2007 portant octroi d'une aide financière de 100 millions de centimes à chaque famille victime de cette catastrophe naturelle qui avait, rappelons-le, causé la mort de plus de 4 000 personnes. Pour lui, cette loi est « passée à la sauvette et a été adoptée par les députés dans un but électoraliste ». Ayant eu vent, certainement, du mécontentement qu'a suscité cette déclaration, le chef de l'exécutif de la wilaya s'est empressé d'apporter « certains éclaircissements et clarifications ». D'après lui, il n'a jamais été dans l'intention du ministre de l'Intérieur de toucher à la dignité des sinistrés d'El Asnam, affirmant que celui-ci a plutôt parlé des « non sinistrés et ceux qui ont vendu leurs biens ». Le wali de Chlef est revenu sur l'option initiale du gouvernement en la matière, qui comporte deux solutions différentes pour les 18 300 familles concernées, à savoir la construction de deux villes nouvelles pour les 6 300 locataires et l'octroi d'un crédit bancaire aux 12 000 propriétaires pour le remplacement de leurs habitations. Il a réitéré le maintien de ce dispositif, soulignant toutefois qu'une étude au cas par cas sera lancée incessamment pour recenser les « vrais démunis parmi les sinistrés, à l'effet de leur apporter aide et assistance ». Pour leur part, les représentants des comités et associations de quartiers ont à l'unanimité demandé l'application stricte de la loi des fiances de 2007, en particulier l'article portant octroi d'une aide financière de 100 millions de centimes pour chaque famille touchée et vivant toujours sous le zinc. Ils ont en outre demandé aux hautes autorités du pays de dépêcher une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce dossier et connaître la situation exacte qui prévaut dans ce domaine. De même, les délégués des sinistrés ont rejeté la « discrimination entre sinistrés du pays » et la distinction entre locataires et propriétaires habitant les mêmes baraques. Ils ont insisté sur l'urgence de l'intervention du gouvernement pour éradiquer cette grande plaie, car, d'après eux, l'état de dégradation de ces constructions ne fait que s'accentuer, engendrant de graves maladies aux occupants, dont le cancer et les maladies respiratoires et allergiques. Leur appel de détresse sera-t-il enfin entendu ?