Faire de l'hôpital un lieu de vie pour l'enfant hospitalisé est le crédo de l'association Amine. Une virée dans ce service nous renseigne sur le dévouement de l'équipe pluridisplinaire de pédiatrie, qui adhère à la nouvelle approche de l'enfant hospitalisé que l'association Amine est en train de concrétiser dans le service pédiatrie du CHU Mohamed Lamine Debaghine de Bab El Oued. Mardi, 19h, discrètement, nous manifestons notre présence dans l'aire de jeux réservée aux enfants hospitalisés du service pédiatrie. Des airs de chants s'échappent d'une salle où une chorale polyphonique composée d'une vingtaine d'enfants malades donne le « la » sous l'œil bienveillant du secrétaire général de l'association et éducateur spécialisé, Djamel Merahi et du professeur de musique, Mohamed Bennaï. En effet, c'est une séance de répétition en prévision d'un spectacle musical que le groupe offrira le 21 du mois en cours au Palais de la Culture. La musique est aussi « arthérapie », nous apprennent les spécialistes. Même les mamans des malades sont de la partie. En guise de soutien, celles-ci accompagnent leurs chérubins dans les différentes partitions. En dehors des soins qui leur sont prodigués, les enfants atteints de pathologies cœliaques, hémophilie, diabète, insuffisance rénale, cancer, autisme et autre bêtathalassémie ne rompent pas avec leur milieu naturel. Après les cours pédagogiques individualisés, que dispensent six enseignants des paliers primaire et moyen, une somme d'activités et de loisirs meublent le temps de ces malades venus des quatre coins du pays. Le séjour d'hospitalisation varie d'un enfant à un autre, selon l'évolution de la maladie. Il peut rester une semaine comme il peut élire domicile des années durant. Pour ce faire, il devient impératif pour l'association de créer les conditions idoines afin de donner aux enfants malades « le goût d'être actifs, devenir acteurs », explique le secrétaire général. En collaboration avec le personnel soignant, l'association Amine, crée des conditions à même de stimuler l'enfant hospitalisé et ce, grâce à une approche nouvelle de l'hospitalisation. Ils sont pris en charge par les membres de l'association Amine (baptisée du nom du premier enfant décédé en 1997 suite à un cancer) composée de psychologues, d'éducateurs spécialisés, d'animateurs affectés par la DJS et le CHU. Elle est élargie à des bénévoles qui n'ont pas hésité à rallier le groupe pour soutenir, par leur concours, cette mission qui se veut aussi louable que noble. L'équipe ne ménage aucun effort pour emmener les malades dans un univers susceptible de surmonter leurs bouleversements psychologiques et affectifs engendrés par l'hospitalisation. « Notre objectif est d'atténuer et dédramatiser l'effet d'hospitalisation chez l'enfant », explique Djamel Merahi, ajoutant que « des activités complémentaires aux soins sont proposés aux enfants hospitalisés dans un espace de 900 m2. L'association Amine est un exemple à suivre, de par ses actions concrêtes sur le terrain, l'action humanitaire et salutaire dont l'envergure dépasse les frontières ». Depuis sa création, elle n'a de cesse de donner de l'épaisseur à ses initiatives. « Nous organisons de manière régulière des journées d'étude scientifiques autour de thématiques liées à l'enfant malade », tient à souligner Djamel Merahi, indiquant par ailleurs que « nos actions thérapeutiques visent non seulement à faire accepter la maladie par l'enfant, mais de sensibiliser les acteurs de la société civile à travers la mise en place d'activités à même de valoriser cette frange ».