A en croire les résultats d'une étude consacrée par Madame Badra Mimouni, chercheur et enseignante à la facultés des sciences sociales de l'Université d'Oran, à la prise en charge des enfants assistés, les 3/4 des mères célibataires se seraient mariées suite, uniquement, au rituel de la récitation de la « Fatiha ». Si le mariage reste, d'une manière générale, pour les femmes, le but ultime à atteindre dans la vie, il n'en reste pas moins que, contracter une union conjugale, en se contentant seulement de la lecture de la « Fatiha », ne va pas sans entraîner parfois des conséquences néfastes pour la femme dont le mariage n'a pas été transcrit sur les registres de l'état civil. En effet, il se trouve des hommes qui, abusant de la confiance des femmes, assimilent ce mariage non déclaré civilement, à un mariage de plaisir du genre « Moutaâ ». Si le mariage, célébré à l'issue de la prononciation rituelle de la « Fatiha », est, d'un point de vue religieux, valable, il n'en reste pas moins que sur le plan civil et en raison de sa non transcription à l'état civil, il va se transformer pour la femme en un véritable calvaire. Il arrive souvent que, s'estimant n'être obligé à rien, l'homme quitte au bout d'un certain temps de vie commune le foyer conjugal. Accoucher sous X La femme qui, entre temps s'est retrouvée enceinte, n'a d'autres solutions que d'accoucher sous X. Elle n'a ni acte de mariage, ni livret de famille pour déclarer la naissance à l'état civil. Pour Madame Mimouni, le mariage religieux est un facteur de risque. Les hommes, explique-t-elle, sont très mobiles. Etant à la recherche du travail, ils n'hésitent pas à aller d'une région à une autre. En s'installant pour un certain temps dans une région, ils contractent un mariage. Après avoir savouré le mariage, et suite à la découverte de la grossesse de la femme, ils prennent, dans leur écrasante majorité, la clef des champs, ils s'enfuient donc pour trouver la liberté et éviter d'assumer leurs responsabilités. Le ministère des Affaires Religieuses et des Waqfs, depuis décembre 2006, et vue l'ampleur de ce phénomène, ne cesse d'instruire les imams afin qu'ils ne célèbrent plus la cérémonie de prononciation de la « Fatiha » dans le cas où l'acte de mariage ne serait pas présenté. Il y va d'abord de la sécurité de la femme et des enfants qui seraient issus du mariage. Sans l'acte de mariage, ces enfants iraient grossir les rangs des enfants de l'assistance publique. En matière de sensibilisation, un travail énorme reste à faire. La famille de la fille à marier doit prendre conscience des risques qu'elle encourt en n'exigeant pas, en tout premier lieu, la déclaration du mariage à l'état civil avant sa consommation. Les chercheurs en sciences sociales qui ont eu à traiter ce genre de questions préconisent la répression à l'égard des hommes qui agissent de la sorte et la recherche de la paternité au moyen des analyses ADN car, en biologie, l'ADN est le principal constituant des chromosomes, qui sert de support à l'information génétique.