Les salles obscures n'ont jamais aussi bien mérité leur nom comme de nos jours. Les cinéphiles n'en diront pas plus, eux qui en faisaient des défouloirs. L'APC de Sidi M'hamed en avait cinq : l'Ouarsenis, l'Afrique, le Caméra et le Musset qui se trouvent en chantier, alors que la cinquième, le Mondial, a été transformé en supérette. La reprise en main de ces espaces s'est faite ces dernières années. Reste que cette reprise est facile à dire, et moins à faire, assurent des mordus du 7e art. Guère enviable, le sort qu'a connu le Mondial est « un crime contre la culture », relève M.Bourouina, président d'APC. « Des désistements ont eu lieu en 1989 et 1991 au profit de l'actuel exploitant, alors qu'en 1994, il figurait toujours dans le patrimoine du CPVA, versé à notre commune. Aucune délibération d'annulation n'a été faite », s'emporte M. Bourouina qui assure que le dossier est toujours au niveau de la tutelle dont il attend le feu vert. D'autres salles connaissent des fortunes diverses. Devant être réceptionné le Sierra Maestra a connu un impondérable. « L'entrepreneur a ramené des sièges qui ne sont pas conformes à nos exigences. Malgré le retard qu'il nous a occasionnés, nous avons tenu à ce qu'il en ramène d'autres plus conformes à nos souhaits. Un délai lui a été ainsi accordé et son fournisseur, installé en France, le munira d'un autre produit », soutient le P/APC en affirmant que des pénalités de retard lui seront appliquées. Situé non loin de là, le cinéma l'Afrique, qui fut le lieu où a été rédigée la première Constitution algérienne, en infraction avec les usages politiques, est en chantier. Des travaux y furent lancés : étanchéité, climatisation et système de détection d'incendie. « Quatre autres marchés seront lancés incessamment. Ils auront trait à la dotation en sièges, aux travaux sur la façade, au revêtement mural et à la sonorisation L'Ouarsenis (ex-le Français) sera également repris. Toutefois, l'APC a eu maille à partir avec la Cinémathèque qui le réclame. On a procédé à la résiliation du contrat. Un concours d'idées a été réalisé il y a trois mois. Il ne reste que les travaux de préparation qui commenceront sous peu », soutient l'élu. La salle, qui a pâti le plus de l'incurie et dont il ne reste que le nom, est le Musset. Faisant faux bond à l'APC, « Alrim n'a pas complété le travail de la charpente métallique malgré notre bonne volonté. On a procédé à la résiliation de son contrat. Et on a été dans l'obligation de refaire la consultation », nous indiquera le P/APC. Le Caméra aura d'autres vocations, en plus de celle de projeter des films. Un centre de proximité, un théâtre pour enfants et une salle pour la formation professionnelle y verront le jour. M. Bourouina fera remarquer que le conseil communal a damé le pion aux gestionnaires des salles. « Toutes les actions, que nous avons intentées contre ces gens-là fin 2004 et début 2005, se sont soldées en notre faveur. Reste que des individus occupent toujours les lieux. » Selon l'élu, un avocat a transformé l'appartement VIP de la salle de cinéma l'Afrique en bureau. Le cinéma l'Ouarsenis connaît la même situation. Pour M. Bourouina, ces problèmes seront résolus en « temps opportun ». Concernant la gestion des espaces, il indique : « Nous sommes devant deux choix, nous cédons la gestion de ces espaces à des privés qui doivent répondre à un cahier des charges très strict, ou nous mettons en place un EPIC qui sera doté d'un conseil d'orientation composé de spécialistes. Cette dernière proposition ne sera effective qu'après l'accord de notre tutelle, la wilaya déléguée, en l'occurrence. »