Les travaux prévus à la salle de cinéma Nedjma, surplombant la rue Arbadji, à la Basse Casbah, ne seront finalement pas engagés. L'appel d'offres lancé par l'APC s'est avéré infructueux. Les deux sociétés qui ont soumissionné pour faire les travaux de confortement et de ravalement ont vu leurs offres rejetées. Les Casbadjis regretteront, à coup sûr. Toujours peinés, ils vous assurent, d'ailleurs, que Gillo Pantecorvo a tourné, non loin de là, une scène de son film culte, La Bataille d'Alger. Elle montre Rouiched, interprétant le rôle de l'ivrogne dévergondé, hué par un petit groupe de garçons. La salle, connue pour être l'une des plus somptueuses d'Alger, ne désemplissait jamais, à en croire un riverain de cette salle, resté sur ses anciens réflexes. Trois séances sont projetées chaque jour. Pour ce Casbadji pure laine, rien ne préfigurait une pareille tournure : alors que l'affluence y est toujours grande, la salle a fermé depuis longtemps pour ne plus rouvrir ses portes aux cinéphiles du quartier. Les événements qu'a connus le pays et la bureaucratie y sont pour beaucoup, déplore notre interlocuteur. Les enfants de la Citadelle n'auront pas à apprécier les films qui sont projetés dans cette salle obscure ou dans les autres salles situées dans son périmètre, comme El Djamila. Faut-il rappeler que, depuis 2002, plusieurs APC ont décidé de reprendre les salles relevant de leur compétence. L'APC d'Alger-centre a décidé ainsi de prendre en main : l'Algéria, l'ex-ABC tandis que celle de Sidi M'hamed s'occupera du Sierra Maestra, de l'Afrique et de l'Ouarsenis (ex-Le Français). Il en est de même à Bab El Oued où se trouvent quatre salles de cinéma dont deux seulement sont en rénovation. Il reste que d'autres espaces n'ont pas mérité le même égard : El Djamel, Dounyazed, le Bijou, et la Perle pour ne citer que les plus en vue.