Le monde célèbre aujourd'hui la Journée internationale de lutte contre la désertification, ce fléau qui ne cesse de grignoter, voire ronge des espaces entiers de vie. Sous le thème « Désertification et changement climatiques - un défi global », la journée de lutte contre la désertification place un lien direct de cause à effet entre le changement climatique et la perte de végétation dont la conséquence désastreuse est l'émission de gaz à effet de serre. Selon les prévisions des Nations unies, l'énergie accumulée dans l'atmosphère débouchera inévitablement sur « l'accroissement d'événements extrêmes tels que les sécheresses et les pluies torrentielles dont l'impact serait dramatique sur des sols déjà affaiblis ». Le monde commence déjà à en faire le malheureux constat à travers ses quatre coins. Dans un rapport établi par les Nations unies et diffusé par la direction nationale des forêts, il est fait état de la désertification d'un tiers de la superficie des terres émergées du globe, soit 4 milliards d'hectares affectant une population de plus de 250 millions de personnes. Chaque année la planète compte 24 milliards de tonnes de sols fertiles qui disparaissent. Le continent africain est en tête du classement avec deux tiers de sa superficie rongés par le désert et les zones arides. Faisant partie de ce grand continent, l'Algérie est gratifiée d'une superficie de 238 millions d'hectares dont 87% couverts par le désert, soit 200 millions d'hectares. La menace de voir la région nord du pays « dévorée » par le grand désert est de plus en plus effective et s'est fait ressentir dès les premières années de l'indépendance où l'on a vu la naissance du fameux plan du barrage vert. Au jour d'aujourd'hui, la menace est toujours de mise. Pas moins de 20 millions d'hectares dans les zones steppiques sont classés vulnérables à la désertification, contre 7 millions directement menacés et 600 000 déjà désertifiés. La région nord du pays n'est pas épargnée, puisqu'elle fait face à l'érosion hydrique fatale pour la nature des sols. 12 millions d'hectares en zones montagneuses sont soumis à ce phénomène de l'érosion hydrique qui touche aussi 47% des régions ouest du pays. Annuellement, ce sont 120 millions de tonnes de sédiments perdues au niveau des bassins versants des barrages. Seul 1,7% du territoire est couvert d'une superficie forestière de 4,1 millions d'hectares, menacés par une diminution de la fertilité des sols qui a atteint le malheureux constat de 40 000 hectares/an. En guise d'actions de lutte contre la poussée désertique, une stratégie nationale de lutte a été établie dont les principaux axes reposent sur d'abord l'implication directe des populations concernées à tous les niveaux. Autre mesure, le renforcement des capacités climatologiques, météorologiques et hydrologiques nationales, en encourageant le suivi continu de la désertification à l'aide du système d'alertes précoces de la sécheresse. Outre la vulgarisation à grande échelle des dangers de la désertification, la stratégie de lutte repose aussi sur l'intégration du programme d'action national aux politiques de développement durable. Ce programme traite la problématique de la désertification par zones écologiques en proposant des solutions adaptées à chaque région. Une bonne politique de lutte contre la désertification ne peut être efficace sans la contribution de tout un chacun. Le reboisement, la lutte contre la déforestation, la préservation de la diversité biologique sont autant de mesures auxquelles le simple citoyen peut apporter sa pierre pour en finir avec ce mal du siècle.