Synthèse Samir Azzoug Aujourd'hui est célébrée la Journée mondiale de lutte contre la désertification. Pour fêter le 15e anniversaire de la ratification par les Nations unies de la convention sur la lutte contre ce phénomène, la direction générale des forêts (DGF) présente son programme. Expositions de photos, projection de films vidéo, visites sur le terrain des réalisations de reboisement et de fixation des dunes et animations d'émissions radio, ainsi que des publications d'articles de presse sur les problèmes sont prévus, en association avec les administrations, les collectivités locales et la société civile. Adoptée à Paris le 17 juin 1994, la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a été ratifiée par plus de 170 pays dont l'Algérie qui y a souscrit en 1996 (date à laquelle la Convention est entrée en vigueur). Ce traité définit les moyens de lutte contre ce phénomène par «la mise en valeur intégrée des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches, en vue d'un développement durable et qui visent à prévenir et/ou réduire la dégradation des terres, remettre en état les terres partiellement dégradées et restaurer les terres désertifiées». La désertification est un problème planétaire sérieux auquel peu d'importance est accordée. En tous les cas, pas autant que le réchauffement climatique, les bébés phoques ou la crise économique. Alors que c'est un phénomène environnemental qui handicape la lutte contre la pauvreté et risque de faire naître des crises économiques et politiques sérieuses, à long terme, si la lutte s'avère inefficace. Deux milliards (plus de 40% de la population mondiale) de personnes habitant les zones arides ou semi-arides, (la moitié des populations les plus pauvres vit dans ces zones) sont menacés par ce fléau naturel. En matière de chiffres, selon l'ONU, quelque 250 millions de personnes sont directement affectés par la désertification. En Algérie, selon une étude réalisée en 2005 par M. Benslimane, A. Hamimed, W. El Zerey, A. Khaldi et K. Mederbal, intitulée «Analyse et suivi du phénomène de la désertification en Algérie du nord», 74,81% des parcours steppiques sont au seuil de la désertification. L'évolution du phénomène s'accélère de 40 000 ha/an durant ces 20 dernières années. L'exemple de la wilaya de Naama reflète cette tendance. Une étude réalisée par la direction locale de l'environnement en 2007, fait état de la menace de désertification sur 74% de la superficie globale, soit 3 millions d'hectares, alors que 5% se transforment en désert (plus de 16 000 hectares sont engloutis par les dunes de sable). Le taux d'envahissement des dunes représente 20%. Les répercussions sont immédiates et quantifiables : les espaces réservés aux plantes fourragères destinées au bétail sont passés de 190 ha dans les années 1980 à 26 ha actuellement outre la régression des pâturages et des plantations alfatières. Quelles sont les causes de la désertification ? Il s'agit de facteurs climatiques et d'autres liés à l'activité humaine. Surpopulation, pâturage excessif, cultures agricoles irraisonnées, mauvaise utilisation de l'eau…Il y a donc urgence à prendre à bras le corps ce fléau sous peine de voir s'accentuer l'exode des populations et la perte de plusieurs hectares de terres habitables. Un plan d'aménagement des territoires doit être élaboré, muri et rapidement appliqué en plus de la sensibilisation des citoyens sur des questions telles que la rationalisation de la consommation de l'eau… Pour revenir à la Journée mondiale de lutte contre la désertification en Algérie, notons que la wilaya de Laghouat a été désignée pour accueillir la célébration officielle. Le thème de cette 15e édition est «Préserver terre et eau = Protéger notre avenir à nous».