Après 7 années de gestation, le premier vol transatlantique d'Air Algérie a finalement eu lieu vendredi dernier. Montréal. De notre correspondant Une météo et des vents favorables ont permis au commandant de bord de l'Airbus A330-200, Mohamed Nacer Lafifi, de faire atterrir son avion sur le tarmac de l'aéroport Pierre Elliott Trudeau de Montréal un peu plus d'une heure avant l'horaire prévu avec les applaudissements caractéristiques des passagers de la compagnie nationale ! C'est donc à 11h 07 précises, en ce chaud et humide vendredi montréalais, que les 175 passagers du Mers El Kebir, l'avion habituellement utilisé par Bouteflika, ont été accueillis par des agents des services de l'immigration (la PAF locale) à leur sortie de l'appareil et qui vérifiaient sur place la présence du visa les autorisant à fouler le sol canadien. Ce dispositif n'est réservé, en général, que pour les « provenances » à risque d'immigration illégale. Le hall d'arrivée a connu une ambiance particulière avec les youyous des vieilles femmes et les longues et émouvantes accolades et embrassades des vieux parents venus à la rencontre de leurs enfants vivant ici. D'autres passagers entamaient leur premier jour de l'aventure migratoire au pays de l'érable. Bien qu'il n'y ait pas eu de délégation officielle sur ce vol, les arrivants ont été accueillis par l'ambassadeur d'Algérie au Canada, Smaïl Benamara, et son staff, le consul général d'Algérie à Montréal, Abdelaziz Sebaâ et des membres du consulat, le nouveau député de la zone Mohamed Gahche, et les habituels opportunistes qui gangrènent la communauté à Montréal. Les passagers affichaient une claire satisfaction du service qu'ils ont reçu à bord. Un bon point aux 9 hôtesses et stewards. Des instructeurs de la Lufthansa ont pris part à ce vol inaugural. Les pilotes algériens ont été formés auprès de cette compagnie et ont déjà eu à effectuer ce trajet deux fois sur des avions de cette dernière. Ainsi, le commandant de bord qui cumule 32 ans de service était assisté de son copilote Hamdane Aguenarous ainsi que de Keskas Farid comme instructeur et superviseur. Pour le retour, un autre équipage est prévu. Il est venu sur le même vol. Lors d'une rencontre informelle tenue dans l'après-midi, l'ambassadeur d'Algérie, Smaïl Banamara, a remercié tous ceux qui ont concouru à la concrétisation de ce projet. Ce dernier a été décidé après la visite du président Bouteflika au Canada en 2000. Le lobbying des représentants de la communauté au Canada a été aussi d'un grand secours. De son côté, le consul général d'Algérie a indiqué que cette ligne laisse espérer une possibilité pour l'Algérie de profiter de sa diaspora qualifiée. Le député de la zone, Mohamed Gahche, a fait un clin d'œil à ses électeurs des Etats-Unis où il réside en émettant le vœu du prolongement de cette ligne jusqu'à New York. Un vol inaugural parfait ? Il y a eu des mécontents, car ils ne savaient pas que l'avion est arrivé plus tôt. Avant l'heure, ce n'est pas l'heure !