L'Algérie est classée comme le premier partenaire africain du Canada qui compte 50 000 ressortissants algériens basés essentiellement à Montréal. Six heures tapantes. Le hall n°1 de la nouvelle aérogare internationale d'Alger grouille de monde, notamment devant les guichets de la compagnie nationale Air Algérie. Celle-ci affiche sur ses écrans pour la première fois Alger-Montréal. Un vol tant attendu par les Algériens tout autant que par les Canadiens comme confirmé par M. Maghlaoui, ministre des Transports, présent pour la circonstance aux côtés de Son Excellence Robert Peck, ambassadeur du Canada à Alger, et de M. Mohamed Raïs, président du Business Club algéro-canadien et son SG, M. Pierre Brodeur, tous reçus par le maître de cérémonie, en l'occurrence M. Tayeb Benouis, P-DG de la compagnie nationale Air Algérie. Deux heures après, l'Airbus A330-200, d'une capacité de 269 sièges, prend son envol avec, aux commandes, les commandants Lafifi et Keskass, transportant pas moins de 175 passagers en direction de Montréal sans escale. Tout l'équipage a été au petit soin des passagers qui, outre les prestations habituelles pour les longs courriers, ont eu droit à un petit cadeau symbolisant “cette première fois” à bord d'un appareil portant les couleurs nationales. Une fierté que les passagers n'ont pas manqué d'exprimer relatant tous les avantages que représente un voyage sans escale. Gain de temps (8 heures de vol), absence de désagréments en effectuant les correspondances, mais surtout avoir des billets à des prix compétitifs par rapport aux autres transporteurs sur ce segment à l'image de la RAM ou d'Air France. Air Algérie propose, en effet, une large gamme tarifaire allant de 90 000 DA jusqu'à 160 000 DA pour le plein tarif en classe économique. “Mes enfants habitent au Canada depuis des années sans que leur père puisse leur rendre visite. C'est la première fois qu'il accepte de m'accompagner et de faire le déplacement parce que justement c'est un direct Alger-Montréal”, nous a déclaré une passagère à bord de l'avion aux côtés d'un professeur d'université habitué de ce trajet généralement truffé de correspondances. “C'est une véritable aubaine pour nous autres conférenciers qui ne pouvons pas nous permettre de longues périodes d'absence sans perdre de vue l'aspect pécuniaire pour nos incessants déplacements.” Aussi, le choix d'Air Algérie dans la programmation des vols n'est pas fortuit. Deux vols hebdomadaires vont donc assurer cette ligne, les mardi et vendredi avec des horaires aménagés tenant compte des correspondances. Les arrivées le vendredi (à la veille du week-end au Canada) permettront à l'homme d'affaires d'effectuer ses affaires en début de semaine en Algérie. Le retour sur Alger en provenance de Montréal se passe tout aussi agréablement qu'à l'aller au gré des rires des enfants tout autant que de leurs aînés en suivant sur les écrans le film Les vacances de l'inspecteur Tahar ou encore des épisodes de Nass M'llah City 2, de quoi faire passer le temps et de se mettre déjà dans l'ambiance algérienne avec un concert chaâbi du défunt El-Hachemi Guerrouabi. Pour la musique, les passagers ont le choix entre des mélodies kabyles, chaâbies ou un patchwork européen. Pour la découverte du pays, Air Algérie a prévu un documentaire sur les trésors dont regorge l'Algérie à l'image de la perle du Hoggar en l'occurrence Tamanrasset. L'équipage, fort de neuf PNC, n'a ménagé aucun effort pour satisfaire les passagers, en leur offrant de petits cadeaux, et en assistant pleinement les nombreuses mamans accompagnées d'enfants en bas âge. C'est le premier rush des vacanciers, et Air Algérie annonce des taux de remplissage de plus de 80% sur les onze premiers vols. Chaque passager a droit à une franchise de bagages de 64 kg en plus de 10 kg en cabine. Reste à œuvrer pour la rentabilité de ce vol durant toute l'année en ciblant une autre clientèle que celle des ressortissants algériens forte de 50 000. Il s'agit des hommes d'affaires et des touristes pour lesquels notre ambassade compte mener un travail sans relâche. C'est du moins ce qui a été assuré par notre ambassadeur au Canada, M. Benamara et notre consul général M. Sbaâ, venus tout spécialement accueillir les premiers passagers de ce vol direct Alger-Montréal qui ne fera, selon nos interlocuteurs, que fortifier le partenariat algéro-canadien déjà très intense. Aux activités diplomatiques s'ajoutent des initiatives civiles à l'exemple de Saïd Chohra, ressortissant algérien résidant au Canada et représentant du FLN dans le pays de la feuille d'Erable, et de Naïma Mimoune, représentante de Cercles des familles algériennes qui ne ménagent aucun effort pour donner la meilleure image de l'Algérie à travers, entre autres, de nombreuses activités culturelles. Les investissements canadiens en Algérie se sont concentrés dans les secteurs de l'énergie, mais pas seulement les hydrocarbures. Des compagnies comme Petro-Canada, Talisman et First Calgary Petroleums sont parmi les plus importants investisseurs canadiens en Algérie. First Calgary, qui est la dernière compagnie arrivée sur le marché algérien, est en train d'investir plus de un milliard de dollars dans le bloc 405 en partenariat avec Sonatrach. Par ailleurs, la compagnie SNC-Lavalin a investi des sommes considérables dans les projets de production d'électricité dans les centrales de Skikda et Hadjeret Ennous où elle participe directement dans le capital de ces deux entreprises. Le secteur des services, notamment ceux de l'ingénierie-conseil et de la formation, a également attiré de nombreux investisseurs de compagnies canadiennes ainsi que la multiplication de création de filiales ou de partenariat avec des compagnies algériennes. Le partenariat s'est, par ailleurs, développé dans le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication à travers de prestigieuses compagnies telles que Galaxia Technologies et son produit Wimax qu'elle lance en Algérie en partenariat avec Algérie Télécom. À citer aussi l'avionneur Bombardier avec ses huit appareils turbo-propulseurs qui vont former le noyau de Tassili Airlines. Il est attendu aussi l'arrivée d'investisseurs canadiens dans le domaine des mines et la prolifération de plusieurs petites entreprises qui ont investi dans une série d'activités multiformes à l'image de la construction, l'agroalimentaire, l'alimentation animale et des relations publiques qui permettent un transfert de savoir-faire non négligeable. Un rapprochement d'ailleurs boosté depuis la visite d'Etat, en novembre dernier, de la gouverneure générale du Canada. À noter qu'Air Canada, pour sa part, a signé une entente de partage de code avec sa partenaire de Star Alliance, l'allemande Lufthansa. N. S.