Angelina Jolie n'est pas seulement une actrice glamour. Elle lutte aussi contre la misère, l'injustice et la pauvreté dans le monde. Du Sierra Leone au Cambodge en passant par le Darfour, la star de Hollywood dans Mighty Heart (cœur vaillant) joue le délicat rôle de la femme du journaliste américain assassiné Daniel Pearl. Paris : De notre bureau A Cannes où elle a présenté Mighty Heart (cœur vaillant), son dernier film sur le journaliste américain Daniel Pearl, assassiné par les fondamentalistes pakistanais, l'actrice américaine, la plus en vue du moment, Angelina Jolie a levé le voile sur un autre trait de sa personnalité : l'engagement humanitaire. Dans un entretien exclusif accordé à France 24, la star d'Hollywood explique les motivations de son engagement humanitaire : Darfour, Sierra Leone, pays d'Asie. « Mais c'est au Cambodge où je travaillais sur un film que j'ai découvert les réfugiés, les mines antipersonnel et la misère. J'étais littéralement choquée, mais cela m'a poussée à m'investir. Je me suis aussi impliquée en Sierra Leone avec les Nations unies. Là-bas, j'ai vu véritablement des choses atroces. Elles m'ont permis de sortir de ma petite vie, de mes petits soucis pour me rendre compte qu'il y avait de l'horreur et beaucoup de tristesse de par le monde. » Timide, Angelina Jolie avait peur, au départ, de nuire à la cause humanitaire sous prétexte d'appartenir au monde du divertissement. Mais, avec le temps, elle a su devenir un porte-parole influent et efficace, plaidant la cause des enfants vivant dans un dénuement total. Une action qui lui a procuré un sentiment d'utilité vis-à-vis de la société. « Je crois que tout individu devrait jouer un rôle actif dans le monde quelle que soit sa profession. Et si vous êtes un personnage public et que vous choisissez de parler de vos points de vue politiques, je pense qu'il faut, au préalable, s'engager pour comprendre la situation. C'est ce que j'ai donc fait. » Consciente que de notre temps une star a plus d'influence qu'un homme politique ou un scientifique de renom, Angelina Jolie ne veut pas pour autant prendre la place de l'un ou de l'autre, ni jouer le rôle qui leur est assigné. « A chacun son travail. Personnellement, j'ai réalisé que ce n'est qu'avec la collaboration des hommes politiques que les choses avancent sur le terrain. Ce sont eux qui changent les lois et qui ouvrent la voie aux coopérations internationales permettant le développement des pays pauvres. » Critique vis-à-vis de la guerre en Irak, Angelina Jolie refuse de rencontrer George Bush. « Je ne lui parlerai pas. Mais je dis à tout le monde, à la Chine, au Conseil de sécurité, à tous ceux qui veulent m'entendre et à tous ceux qui peuvent intervenir ou qui font partie du problème, d'essayer de changer d'abord leur comportement pour permettre l'amélioration de la situation sur les terrains des conflits. » Angelina Jolie s'inquiète aussi de la situation des droits de l'homme en Chine. Elle plaide pour le boycott des Jeux olympiques qui auront lieu en 2008. Elle accuse indirectement Pékin de soutenir le Soudan dans ses atrocités contre la population du Darfour. Dans son dernier film, l'actrice américaine a interprété le rôle de la femme du journaliste Daniel Pearl qui, dit-elle, n'a pas été aveuglée par la haine ni par la colère, imposées, à juste titre, par l'assassinat de son mari. Et de conclure : « Toutes les personnes engagées dans ce film représentent des symboles de ce qui nous manque à l'heure actuelle. »