« Enfance et violence » est le thème des journées portes ouvertes qu'organise la bibliothèque « Paroles et Ecriture », cette semaine à l'occasion de la journée de l'enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année. Au programme de ces journées organisées à l'initiative du club UNESCO de Sidi Bel Abbès, figure notamment l'organisation de groupes de parole, auxquels prennent part des enfants âgés entre 8 et 16 ans. Aussi, une exposition de textes et de dessins autour de la violence, réalisés par des écoliers, se tient depuis samedi au sein de la bibliothèque. « Les dessins réalisés par des enfants ont pour objectif de susciter la réflexion sur les attitudes face à la violence, notamment dans le milieu familial », explique Maissa Bay, présidente de l'association paroles et écritures. « L'enfant a besoin de recul et de beaucoup d'écoute pour s'exprimer », ajoute-t-elle, en soulignant que l'objectif primordial de ces journées est « de sensibiliser l'enfant sur le phénomène de la violence, qui lui semble malheureusement normal, voire banal ». « Une prise de conscience s'impose aussi bien dans le milieu scolaire que familial, afin de juguler un phénomène qui a tendance à s'amplifier et à se banaliser dangereusement », poursuit –elle tout en constatant que la violence familiale est au coeur de toutes les préoccupations extériorisées par la trentaine d'enfants ayant pris part, avant-hier, au groupe de parole animé par deux psychologues. Des témoignages parfois bouleversants sur des cas de maltraitance ont été apportés par les enfants conviés à s'exprimer sur le phénomène de la violence. Violence physique, consommation de drogue, travail forcé et mendicité dans les rues, à l'instigation de parents vivant dans la précarité, ont été les principaux sujets abordés et qui renseignent sur la situation de l'enfant qui demeure stagnante et surtout caractérisée par de nombreuses violations de ses droits, notamment ceux relatifs à l'éducation, à la santé et aux loisirs. Rappelons pour conclure que la journée de l'enfant africain est organisée chaque année depuis le 16 juin 1991, en souvenir du massacre de centaines d'enfants lors d'une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du sud), le 16 juin 1976.