Nicolas Sarkozy avait affirmé que n'entreront dans le gouvernement dirigé par François Fillon que les candidats qui y apporteront de la « diversité » par leurs origines, politique, ethnique ou territoriale. Pour confirmer la volonté d'ouverture à laquelle s'est engagé le président Sarkozy deux personnalités de gauche, Fadela Amara, présidente de l'association Ni putes ni soumises, et Jean-Marie Bockel, le sénateur-maire socialiste de Mulhouse, font leur entrée dans la nouvelle équipe gouvernementale issue du remaniement de l'après-législatives. Sont également entrés dans le gouvernement Fillon II la Franco-Sénégalaise Rama Yade et le sélectionneur de l'équipe de France de rugby, Bernard Laporte. Au total, l'équipe nommée deux jours après les législatives compte, en plus du Premier ministre, 15 ministres, dont 7 femmes, et 16 secrétaires d'Etat, dont 4 femmes. Martin Hirsch est reconduit comme haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. La plupart des ministres du gouvernement Fillon I sont reconduits. Treize nouveaux visages font leur entrée dont douze secrétaires d'Etat. Jean-Louis Borloo devient le nouveau numéro 2 du gouvernement en remplacement de Alain Juppé, démissionnaire du gouvernement après sa défaite aux législatives à Bordeaux. Le périmètre du ministère — écologie, développement et aménagement durables — reste identique. Michèle Alliot-Marie, confirmée à l'Intérieur, devient numéro 3 du gouvernement. Christine Lagarde, ministre de l'Agriculture, devient ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi. Michel Barnier, ancien ministre des Affaires étrangères, intègre le gouvernement pour remplacer Christine Lagarde à la tête du ministère de l'Agriculture et de la Pêche. Jean-Marie Bockel, sénateur-maire socialiste de Mulhouse, est nommé secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie, auprès de Bernard Kouchner. Il incarne l'aile droite du Parti socialiste et se déclare socialiste libéral. Catalogué comme « maire sécuritaire de gauche », Jean-Marie Bockel s'est dit favorable, ces dernières années, à plusieurs mesures présentées par l'ancien ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Fadela Amara, présidente du mouvement Ni putes ni soumises, issue du milieu associatif et considérée comme proche de la gauche, est nommée secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, auprès de Christine Boutin. Née en 1964 à Clermont-Ferrand de parents immigrés algériens, Fadéla Amara est entrée en politique par le militantisme associatif après la mort d'un de ses frères, fauché par une voiture alors qu'elle n'avait que quatorze ans. Rama Yade, d'origine sénégalaise, secrétaire nationale chargée de la francophonie à l'UMP, est nommée secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'homme, auprès de Bernard Kouchner, au nom de la parité, du renouvellement des générations (elle a 30 ans) et de la diversité. Comme la garde des sceaux, Rachida Dati, elle refuse d'être la « caution black », « l'alibi noir » et milite pour la « discrimination positive » — un concept cher à Nicolas Sarkozy. Rama Yade préside le Club XXIe siècle, lobby prodiversité, et est membre du club Averroès que préside le journaliste Amirouche Laïdi, qui regroupe des professionnels pour promouvoir les « minorités actives » dans les médias français. L'entraîneur de l'équipe de France de rugby, Bernard Laporte, prendra ses fonctions de secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports à l'issue de la Coupe du monde de rugby, en octobre, auprès de Roselyne Bachelot. Son soutien affiché au candidat Nicolas Sarkozy lors de la campagne électorale lui vaut de faire une spectaculaire entrée en politique.