Une délégation d'hommes d'affaires des Emirats arabes unis (EAU) séjourne depuis avant-hier à Alger. Conduite par le président du conseil d'administration de la Chambre de commerce et d'industrie d'Abou Dhabi, Salah Salem Ben Oumeir El Shamissi, ladite délégation a tenu, hier, une séance de travail avec son homologue de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI). Venus en Algérie pour explorer les opportunités d'affaires que présente le marché, les investisseurs émiratis ont eu droit en ouverture de séance à un exposé de la situation macroéconomique du pays, lu par le président de la CACI, Brahim Bendjaber. L'intervention s'est limitée aux aspects généraux tels le PIB, le taux de croissance, l'inflation, les accords régionaux ou internationaux auxquels le pays adhère et enfin l'aisance financière du pays. En fait, les opérateurs hôtes de la CACI s'intéressent davantage aux opportunités réelles qu'ils peuvent saisir immédiatement, notamment dans la promotion immobilière, le tourisme, l'énergie et les mines, les ressources en eau, le commerce, l'habitat, l'agriculture et les services. C'est le cas du holding Al Qudra, une société d'investissements, dont les plus importants se comptent dans l'immobilier pour près de 50 milliards de dollars US, ainsi que dans l'agriculture biologique et les services. D'après son responsable investissement, Ayman Elshenawy, Al Qudra veut intervenir dans l'agriculture bio. Citant l'exemple du Maroc où ce holding exploite 3000 ha, M. Elshenawy espère trouver un terrain d'entente avec les autorités algériennes pour exploiter ce créneau. D'autres investisseurs veulent intervenir dans la promotion immobilière par la réalisation et l'exploitation de complexes touristiques et immobiliers ainsi que de centres commerciaux. Du Palais consulaire abritant le siège de la Caci, les investisseurs des EAU sont repartis avec plusieurs interrogations. Il faut souligner qu'une fois de plus, les responsables sectoriels locaux en charge de la promotion de l'image de l'Algérie ont péché par manque de précision dans les réponses quand ce n'était pas de la « pure improvisation ». Aucun des représentants des Sociétés de gestion des participations (SGP) mandaté à cette rencontre n'est venu avec des fiches préparées et des notes détaillées. Ils se sont contentés d'une présentation sommaire de la SGP et de son portefeuille. La documentation remise aux investisseurs était maigre tant en volume qu'en qualité et les communications présentées ont fait l'impasse sur le dispositif d'incitation à l'investissement et les récentes réformes dans les secteurs financier, foncier et douanier. Des membres de la délégation émiratie nous ont fait observer en marge de la cérémonie l'« approximation » dans les réponses apportées. C'est le cas sur la question du foncier destiné à la promotion immobilière. « Personne n'a été en mesure de me décrire la procédure d'appropriation, les modalités et les organismes par lesquels je dois passer et les sites que l'Etat met à notre disposition », déplore un membre de cette délégation. Dans l'hôtellerie, un opérateur des EAU s'est montré intéressé par le programme de privatisation. Néanmoins, a-t-il souligné, « j'attends d'avoir la liste et les fiches technique et commerciale des infrastructures mises en vente. Ce n'est que cette matinée que j'ai su que le dépôt des soumissions pour la gérance d'El Aurassi et d'El Djazaïr a été clôturé dimanche ». Les Emiratis ont, par ailleurs, invité leurs homologues algériens à s'intéresser à l'investissement à Abu Dhabi.