Les deux journées d'étude organisées la semaine dernière à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou sur le partenariat entre l'université et l'entreprise ont débouché sur une importante recommandation : la mise en place dès septembre prochain d'une interface qui tiendra lieu d'une passerelle entre les deux entités. L'auteur de la proposition, le Pr Hocine Fellag, vice-recteur à l'université de Tizi Ouzou (lire entretien), la conçoit comme une passerelle entre le monde de l'entreprise et celui de l'université pour assurer les bases d'échange de préoccupations et l'élaboration de perspectives communes. De par le monde, les liens sont devenus étroits entre les deux entités car le processus de production, la recherche des marchés et le développement scientifique est inséparable. Dans notre pays, le constat établi par les intervenants lors du séminaire est que la relation entre l'université algérienne et les entreprises sont peu développées. Les seuls contacts entre les deux sont généralement limités à des stages de fin d'études, dont la concrétisation n'est possible que grâce à des relations individuelles entre les personnels universitaires et ceux des sphères économiques. Aussi, les décalages entre l'université et l'entreprise sont énormes. En conséquence, les formations universitaires tendent à devenir de plus en plus inadaptées au marché du travail. Des milliers de diplômés de l'université font face à d'énormes difficultés de recrutement et d'insertion en raison du manque de qualification et de pratique. La mise en place de cette interface, un canal de communication incontournable, favoriserait une mise à jour avec les nouvelles technologies et même les langues étrangères, ajoute-t-on. Dans son intervention, M. Fellag soulignera : " L'innovation et le développement régional et national devrait faire partie des objectifs de l'université. L'entreprise doit être un stimulant pour l'université et la formation universitaire doit répondre aux besoins de l'entreprise. Elle doit faire connaître les ressources universitaires en matière d'équipement scientifique et en offre d'expertise ". La proposition de cet universitaire est bien reçue par les participants composés d'enseignants, des membres de l'exécutif de wilaya, des élus de l'APW et des opérateurs économiques présents au séminaire. L'interface, dont l'installation est annoncée pour la prochaine rentrée universitaire, serait composée d'enseignants-chercheurs, des directions de wilaya, des collectivités locales et des animateurs du secteur socio-économique (services, industrie). Le rôle assigné à cette interface est la formation (mise à niveau, formation continue), l'orientation (conseils, enquêtes, expertises) et innovation (projets de recherche, développement). Le recteur de l'université, le Pr Rabah Kahlouche, avait déclaré lors de son allocution que les entreprises pourraient intervenir à hauteur de 30% dans l'élaboration des programmes pédagogiques universitaires. M. Méziane Medjkouh, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCDI), s'est proposé à être un partenaire privilégié dans ces ambitieux projets de partenariat. Reste la mise en application de cette recommandation. Car un minimum de logistique et de personnel est nécessaire à cet effet.