Officiellement, la Journée nationale de l'artisan est fêtée le 9 novembre de chaque année. Un geste de reconnaissance envers une catégorie qui trouve les pires difficultés pour joindre les deux bouts. Les salons organisés en série, et qui restent toujours une copie conforme des éditions précédentes, n'ont pas pour autant réglé les problèmes d'une frange confrontée à un véritable marasme. En dépit de son caractère national, malgré toute la bonne volonté manifestée par la direction des petites et moyennes entreprises, et la Chambre des arts et des métiers, le Salon de Constantine n'aura pas trouvé l'espace adéquat pour abriter ce genre de manifestations. La galerie Ahmed Akriche du palais de la culture Malek Haddad, ne s'y prêtant guère, a pris les allures d'un bazar, aménagé comme un labyrinthe, et rappelant étrangement les ruelles du R'cif et de Rahbet Essouf. Le rendez-vous que les organisateurs ont trop voulu officialiser, n'a pas échappé aux rituelles requêtes revendicatives. Après avoir longtemps exposé le problème du loyer, jugé très élevé, des artisanes du centre du Polygone ont profité de la présence du wali pour évoquer, cette fois-ci, l'insalubrité des lieux, mais surtout l'insécurité qui les inquiète sérieusement, surtout que certaines d'entre elles ont été victimes de vols par effraction, et même de tentatives d'agression à l'arme blanche. Le wali de Constantine, qui a assisté jeudi dernier à la clôture du salon, a fait un geste en direction des responsables du secteur, appelés à se rapprocher plus des artisans, surtout que l'Etat a mis de nouveaux mécanismes pour développer ces activités. L'occasion s'est présentée au premier responsable pour apaiser les inquiétudes, après les rumeurs colportées dans la ville ayant trait à une délocalisation des dinandiers de l'avenue Rahmani Achour. Pour ces derniers, et à l'instar de tous ceux qui peinent pour sauvegarder un patrimoine culturel en perdition, les choses ne devraient pas s'arrêter à un salon ou à une journée nationale. Les artisans de la wilaya attendent encore le jour où ils pourront exercer sans craindre d'être expulsés de leurs locaux… par les services de la commune.