Une carrière de grès datant du vivant d'un exploitant connu et reconnu à Blida, M. Ramoul, revient en activité par la grâce de jeunes désœuvrés. Sans autorisation et sans les précautions d'usage, d'énormes pierres sont extraites de la montagne avec le risque de glissements de terrain et d'avalanches dont les conséquences peuvent être désastreuses sur nombre de riverains : des familles éparses vivent aux alentours, du cheptel passe dans les environs et les bergers commencent à éprouver de la peur pour leurs biens. De simples citoyens appréhendent le face-à-face avec ces bandes de jeunes qui n'ont en tête que le profit avec la complicité passive des sages du centre de Sidi Kebir et l'absence de l'autorité de l'Etat, le centre étant rattaché à la commune de Blida. Nul n'ignore le ballet de trois véhicules lourds chargeant dans un bruit infernal les pierres et les gravats pour les commercialiser à Blida, située 3 km plus bas, ainsi que les communes de Bouarfa et Beni Mered, limitrophes. Aucune autorisation d'extraction et aucun registre de commerce ne viennent justifier ce que subit le paysage à longueur de journée et les roches tombant sur les sentiers deviennent un danger permanent. Les nuages de poussière issus de l'extraction réduisent sensiblement la vision et tout un chacun attend impatiemment l'approche du coucher du soleil, signe de l'arrêt de l'activité. Les jeunes à qui il est demandé d'interrompre les travaux répondent avec impertinence d'aller se plaindre n'importe où. Les services des forêts, la gendarmerie nationale et la garde communale, trois représentations de l'autorité de l'Etat, se renvoient la balle. C'est tout l'aspect d'un coin de Sidi Kebir qui subit des changements avec tous les dangers imaginables.