Apparemment, rien ne va plus à l'hôtel Essalem, à Skikda, au moment même où la haute saison bat son plein. Les employés de l'hôtel, plus de 70, viennent de remettre la menace d'un bradage à l'ordre du jour, « si l'EGT Est continue d'ignorer nos revendications qu'elle a cautionnées », précise un membre de la section syndicale, qui ne cache pas la volonté des travailleurs d'aller jusqu'à « empêcher le nouveau propriétaire d'accéder à l'hôtel, tant que le différend financier relatif au départ volontaire reste posé ». Cette colère ne fait que raviver la tension, après l'accalmie qui avait caractérisé les relations entre le partenaire social et le directoire Gestour après la réunion qui les avait regroupés le 28 avril dernier, suite à un préavis de grève lancé par le syndicat. Une réunion où il avait été convenu, entre autres, de « relancer le dossier d'indemnisation pour déterminer la source de financement, de ne pas exclure du départ volontaire les travailleurs concernés des hôtels Essalem, Chelia et Bougaroune, de geler la grève et de lier la signature des contrats de cession au règlement d'indemnisation des travailleurs concernés ». C'est principalement ce dernier point que les travailleurs de l'hôtel mettent aujourd'hui en filigrane non sans exprimer leur crainte d'une éventuelle et proche arrivée du nouveau propriétaire : « Nous avons eu vent de la prochaine arrivée du nouveau patron. Nous n'avons rien contre lui et nous ne faisons que défendre nos droits légitimes. » Ils reviennent également sur la réunion qu'ils avaient tenue le 10 juin avec le président du directoire Gestour. « Lors de cette réunion, le président nous a réitéré son engagement quant à I'indemnisation, avant même la cession réelle de I'hôtel », en avançant qu'il ne restait qu'à trouver la source de financement. Allant plus loin dans leurs explications, les syndicalistes estiment que la tentative engagée par l'EGT Est pour classifier les dossiers des travailleurs en trois sections est « discriminatoire et injuste » et d'argumenter : « L'enveloppe devant couvrir l'indemnité du départ de I'ensemble des travailleurs a été estimée à 9,7 milliards de centimes. C'est une cagnotte largement disponible si on tient compte de l'excellente santé financière de I'hôtel qui dispose à ce jour de 7 milliards de centimes en compte bancaire et plus de 4 milliards en créances solvables. On n'évoquera pas les 23 milliards de centimes déjà versés par I'acheteur. Cet argent peut largement couvrir les indemnités de départ et nous nous expliquons encore mal le fait qu'on continue à évoquer le problème de la source de financement. » En conclusion, les employés de l'hôtel maintiennent la pression en attendant des jours meilleurs.