Bab El Oued, le quartier le plus populeux de la capitale, manque terriblement d'infrastructures publiques : absence de centre culturel, maison de jeunes, lieux de loisirs. Dans tout le quartier, il existe un seul CFPA (centre de formation professionnelle et d'apprentissage). Le P/APC, Mohamed Babou justifie l'état de fait par le manque d'assiette de terrain et de budget pour concrétiser ce genre de projets. Selon lui, les espaces récupérés suite à la démolition des bâtisses après le séisme de 2003 ne peuvent pas servir à cet effet. Ils se situent dans des quartiers inaccessibles, des ruelles non commerçantes ou sont trop petits. N'empêche que de nombreux projets en direction des jeunes chômeurs du quartier ont été proposés à la tutelle (wilaya d'Alger) et attendant l'accord des autorités concernées. Il s'agit notamment de l'installation d'un marché (ouvert la matinée) au niveau de la placette Saïd Touati, au quartier Bazetta. Seuls les résidents de la commune sans emploi peuvent y occuper un étal. Sont visés les vendeurs à la sauvette qui prolifèrent dans le quartier. De même, un autre projet au niveau du Front de mer est en cours d'étude, nous indique notre source. Cela concerne l'installation sur place de commerces ayant trait aux loisirs et à la mer : salons de glaces, cafétérias, vente de matériel de pêche, artisanat, etc. Pour terminer, notre interlocuteur nous indique que le Covil (comité de la ville) installé récemment dans la commune et regroupant les services de l'APC, représentants du mouvement associatif, Asrout, Net-Com, comités de quartier, services de l'hydraulique... se réunit 2 fois par semaine au cinéma Tamgout. « Le manque d'expérience et de qualification des ouvriers, le non-paiement des salaires sont les raisons principales de la perturbation des travaux », souligne-t-il. Pour cela, des instructions fermes émanant des responsables de la wilaya d'Alger ont été données aux services concernés, pour la reprise en main des travaux dans les meilleurs délais. Concernant les familles sinistrées, 60 ont été relogées à Ouled Chebel (Birtouta), aux Eucalyptus, à Saoula, à Bouzaréah et aux Grands-Vents, 43 dans des chalets à Reghaïa et 165 autres sont encore dans l'attente d'une affectation. Cette opération ne s'est pas déroulée sans heurts, puisque de nombreuses familles réticentes, prétextant l'éloignement ou l'exiguïté des nouvelles habitations, ont préféré rester sur place, faisant fi des risques qu'elles encourent. Les parcelles de terrain récupérées des immeubles démolis, transformées en parking ou en lieu de stationnement des camions de marchands ambulants, vont bientôt être aménagées en placettes publiques. Tel est le cas de l'ex-cinéma le Lynx, ex-parc communal, rue Rochambeau, place Berrekia, etc. Enfin, concernant les gravats qui n'ont pas été enlevés, M. Babou nous explique que la tâche incombe aux entreprises chargées de la démolition et des travaux. Ce qui n'a pas été fait. Malgré cela, les services de l'APC (Asrout) procèdent régulièrement à leur enlèvement. Pour conclure, le président de l'APC dit avoir énormément de projets pour Bab El Oued. Parmi ses priorités, il s'agit d'améliorer le cadre de vie des habitants du quartier, créer des infrastructures publiques, aires de jeux, etc. « Tout ne se fera pas en un seul jour. Il faut du temps et des moyens », conclut-il.