Parmi les objectifs visés par l'Assemblée populaire communale (APC) de Oued Koriche, la débidonvillisation de cette localité, et ce, par l'éradication progressive de l'habitat précaire. Dans ce sens et d'après le président de l'APC, Sahi Saïd, une action sociale est menée pour la prise en charge de l'ensemble des ménages demeurant dans ces maisons de fortune. Un des premiers quartiers touchés est la Baucheray. « Au cours de cette semaine, 42 familles emménageront dans des logements neufs de types F2 et F3 construits dans le cadre des 450 logements sociaux, sur place. Et cela grâce au budget accordé par la wilaya. Le maître d'ouvrage est l'OPGI de Bir Mourad Raïs », nous indique notre interlocuteur. A titre de rappel, 67 familles ont déjà été recasées dans ce site en 2002, et 16 autres en août 2003. Ainsi, les bidonvilles seront rasés au fur et à mesure. Les terrains récupérés serviront à la finalisation du projet précité. Concernant Fontaine Fraîche, celle-ci compte, selon un recensement mené par les services sociaux, environ 250 familles. Ces dernières occupent des taudis depuis 1958. Elles pourront bénéficier du programme de logements sociaux participatifs (LSP) incessamment lancé. A la suite d'une rencontre ayant réuni le wali délégué de Bab El Oued régissant cette commune et l'ensemble des citoyens résidant sur les lieux, ce dernier a enregistré leurs préoccupations et doléances. Et de renchérir : « La totalité de leurs dossiers est actuellement à l'étude au niveau de la daïra. Ces citoyens ont signé dès lors des décharges stipulant leur acceptation de la formule LSP. » Quant au démarrage du projet en question, Sahi Saïd nous précise qu'un terrain est en cours d'aménagement. Sur un autre registre, trois écoles primaires seront construites : deux à Beau Fraisier et une à Climat de France. En collaboration avec le ministère de l'Enseignement et de la Formation professionnels, un CFPA, dont les travaux sont déjà entamés, sera construit à Diar El Kef. Il sera réservé aux garçons. Un autre à Fontaine Fraîche pour les filles. A Triolet, au lieudit Nacer El Hamdi (ex-Jules-Combon), un centre d'artisanat est en cours de réalisation. Les infrastructures culturelles ne seront pas oubliées du reste, puisque un centre culturel (R+4), situé au boulevard Mohamed Harsons, aux Barreaux Rouges, sera bientôt livré. « Il est achevé à 90% », indique notre source. De même, des travaux de voirie et la construction d'un mur de soutènement en gabionnage sont au stade final à Beau Fraisier. « Est concernée la route menant à Djenane El Hassane, qui sera élargie, et celle des Barreaux Rouges vers Frais Vallon est à goudronner. » Pour ce qui est du budget communal, le premier magistrat de Oued Koriche nous précise que cette commune est l'une des plus pauvres de la capitale : « Les recettes communales sont moindres (de l'ordre de 600 millions de centimes par an) et, par conséquent, ne peuvent pas servir à la réalisation de beaucoup de projets. » Et de poursuivre : « La séparation avec l'APC mère de La Casbah, lors du dernier découpage électoral de 1984, ne nous a pas été bénéfique. De ce fait, nous avons perdu une bonne partie de nos structures et infrastructures. » Des années durant, cette localité, qui s'apparente à un bourg perdu, bien qu'elle soit située en plein centre de la capitale, semble reléguée aux oubliettes. Sa population évaluée à 530 850 habitants, répartis sur une superficie de 3,825 km2, et dont la plupart sont jeunes, souffre d'un manque flagrant d'infrastructures sportives et culturelles, sans oublier la surpopulation des cités et le chômage qui ont engendré la malvie, la misère sociale et la montée de la délinquance. « La cité Perez, datant de l'époque coloniale et abritant à elle seule 20 000 personnes vivant dans des appartements exigus, reflète largement la situation », nous dit le premier magistrat de Oued Koriche. « 6000 dossiers sociaux émanant de ces habitants ont été déposés à notre niveau, et ce, afin d'ouvrir droit à des logements plus décents », explique-t-il. Afin de parer un tant soit peu à l'« appauvrissement » de la commune, cinq bureaux de recettes des impôts pour recouvrer les créances en matière de fiscalité seront ouverts ce mois-ci. En outre, l'Inspection des impôts de Bab Azzoun sera transférée à Diar El Kef. « Pour le moment, elle n'est toujours pas opérationnelle », conclut-il.
