Vingt-deux mois après son investiture à la tête de l'exécutif dans la wilaya de Constantine, Abdelmalek Boudiaf a provoqué sa première rencontre-bilan. Jeudi dernier, la salle des conférences de l'université Emir Abdelkader a regroupé les responsables des secteurs névralgiques, les P/APC, les chefs de daïra et les présidents des différentes corporations pour un rendez-vous auquel le wali a voulu donner aussi les allures d'un évènement médiatique, grâce à une retransmission en direct sur les ondes de la radio régionale de Constantine. Comme à son accoutumée, il n'a pas raté cette opportunité pour revenir sur les projets acquis par la wilaya et la démarche entreprise depuis près de deux ans pour la mise à niveau de tous les secteurs, avant de passer au tout récent projet de modernisation de la ville de Constantine, lequel recevra les initiales d'un long intitulé difficile à retenir par le simple citoyen. En fait, le projet du président pour la modernisation de la métropole de Constantine (PPMMC), annoncé lors de la visite de Bouteflika au mois d'avril dernier, et dont l'étude a été confiée, selon le wali, à un groupe d'universitaires, reste encore une entreprise aux contours peu éclairés. Pour faire l'état des lieux des chantiers entamés jusqu'à présent, le wali annoncera le lancement dans quelques jours des travaux du tramway, lesquels sont confiés à une entreprise italienne. Le projet qui est déjà en avance de treize mois sur les délais prévus, imposera de nouveaux aménagements pour la ville. Ce sera le même cas pour le viaduc, dont l'étude sera finalisée au mois de janvier 2008, alors que l'enveloppe nécessaire pour sa réalisation est déjà débloquée, annoncera le wali. Ce dernier ne manquera pas de rappeler la réception du téléphérique au mois de décembre 2007, alors que la nouvelle ville universitaire sera opérationnelle dans deux ans. Cela sans omettre d'évoquer les travaux d'assainissement de l'oued Rhummel qui seront bouclés avant la fin de l'année en cours, alors que la wilaya prévoit le lancement des projets de dédoublement des accès de la ville, avec la création d'une station nodale à la cité Zouaghi. Cette dernière devra remplacer l'actuelle gare routière Est, appelée à disparaître au profit des aménagements prévus pour le projet du viaduc. Le wali annoncera aussi la délocalisation de 1364 familles habitant des logements précaires dans le quartier du Bardo. L'opération, pour laquelle la wilaya a dégagé un quota de 2200 logements, touchera également le bidonville de Fedj Errih, situé sur les hauteurs de la cité Emir Abdelkader, et qui compte environ 750 foyers, selon le récent recensement effectué par les autorités, avec la collaboration de l'association du quartier. Dans le même lot, figurent les locataires des chalets de la cité Sotraco, dans le secteur de Boudraâ Salah, dont la décision d'éradication a été prise sur site par la wali lors d'une visite effectuée au mois d'octobre de l'année écoulée. Pour une wilaya qui accusait un déficit énorme en matière d'investissements, le passage de la 13e à la 4e position, ne devrait pas occulter certaines réalités qui font fuir les industriels, en dépit de l'optimisme affiché par le responsable de la Chambre de commerce et de l'industrie et celui du président du club des investisseurs locaux. Les efforts fournis par ces derniers demeurent, jusque-là, assez timides. Il faudrait compter sur l'apport des investisseurs des autres wilayas, comme, à titre d'exemple, cet homme d'affaires qui a déposé une demande pour la construction d'un hôtel de haut standing dans la région de Békira.