De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le wali de Constantine a annoncé mercredi dernier son intention de procéder à des visites d'inspection et de travail périodiques à travers l'ensemble des communes. Il a donc commencé par celle du chef-lieu de wilaya dont il a visité l'essentiel des projets dits structurants pour convier ensuite ses collaborateurs et les représentants du mouvement associatif à une rencontre-débat au niveau du centre culturel Abdelhamid Benbadis. Une rencontre au cours de laquelle, prenant à témoins plusieurs directeurs de l'exécutif, certainement les plus fidèles, il s'auto-congratulera sur les résultats palpables du développement local depuis qu'il a été désigné à la tête de la wilaya de Constantine. Difficile pour un œil non averti de soutenir le contraire au vu de l'état de chantier dans lequel se trouve le chef-lieu de wilaya, lequel en réalité n'est que la vitrine, en ce sens qu'à partir du deuxième semestre 2009 un démarrage tonitruant des projets sectoriels inscrits et retenus toutefois depuis deux années et plus a effectivement eu lieu. Ces projets pharaoniques entrent dans le programme d'une politique de développement local envisagé parfois depuis plus de trente ans mais n'ont trouvé leur concrétisation qu'après l'élection d'Abdelaziz Bouteflika et surtout l'intérêt qu'il a accordé tout au long de ses deux premiers mandats à leur avancement. Il s'agit évidemment du téléphérique (livré depuis 18 mois), du tramway, du viaduc, de la ville universitaire, de laréhabilitation de la vieille ville, etc. Autant de réalisations projetées qui ne sauraient souffrir un échec et pour cause, leur inscription dans un programme national de développement pour lequel les différents secteurs institutionnels de l'Etat ont consacré l'essentiel de leurs efforts. M. Abdelmalek Boudiaf s'est donc appuyé sur l'avancement de ces projets, lesquels, en fait, sont un peu l'arbre qui cache la forêt. Autrement dit, l'effervescence suscitée, la présence démultipliée d'engins, l'ouverture et fermeture tous azimuts de voies de circulation, la quasi-paralysie de celle-ci (circulation), la gêne provoquée dans la vie quotidienne de la population. Un branle-bas de combat qui, paradoxalement, n'a, à aucun moment, fourni son évidente contrepartie : une création d'emplois, laquelle si tant est qu'elle existe, est très loin d'être proportionnelle. Mais c'est là un volet rarement abordé d'autant que, parmi les membres de l'exécutif local, les responsables de l'emploi sont, en général, aux abonnés absents dans pareilles manifestations. En tout état de cause, le wali a partagé l'avis du P/APC qui a affirmé en préambule que «Constantine souffrait d'un déficit en cadres» et donné son accord pour le recrutement en rappelant la transparence qui doit caractériser cette option mais aussi en insistant sur le fait qu'il «est impératif que ces cadres apportent un plus, soient honnêtes et propres» (sic) et, précisant sa, pensée, il ajoutera que «les recrutements devront être faits par une commission représentative des parties concernées».Dans une ambiance de «déjà- vu», quatre directeurs de l'exécutif, parmi ceux qui peuvent apporter quelque chose de réellement tangible sur des actions sur le terrain, défileront au micro pour évoquer «l'avancée phénoménale de leur secteur et les grandes réalisations enregistrées» et auxquelles ils ne seraient jamais parvenus «sans la présence de monsieur le wali».Les représentants du mouvement associatif abonderont dans le même discours panégyrique frisant le ridicule et ce, jusqu'à conduire de nombreux responsables d'associations de quartiers à quitter la salle. D'autant plus que c'était le wali également qui autorisait untel ou un autre à intervenir. C'est dire. Pour l'anecdote, Abdelmalek Boudiaf a annoncé l'éradication des bidonvilles avant la fin de l'année. Le wali avait sans doute oublié lors d'une retransmission directe de la télévision qu'il avait déjà déclaré qu'«en janvier 2010, il n'y aura plus de bidonvilles à Constantine». La situation n'a pas changé d'un iota depuis cette annonce. Pis, d'autres sites sont nés ou ceux existants… ont pris de l'ampleur.