Les éditions Chihab et Radio-Culture ont organisé, samedi soir, au siège de la librairie Chihab Internationale, une rencontre-débat portant sur le bilan de la participation algérienne au Salon du livre de Frankfurt 2004. Cette rencontre, s'est d'emblée, caractérisée par l'absence de la représentante du ministère de la Culture, Mme Zoubida Djenas. Le débat s'est, tout de même déroulé en présence de Smaïl Améziane, président du Syndicat national des éditeurs et directeur des éditions Casbah, et de Abderrahamne Ali Bey, membre du syndicat professionnel du livre. Les intervenants ont brossé un tableau assez noir de la dernière participation de l'Algérie à la Foire internationale du livre de Frankfurt qui s'est tenue du 6 au 10 octobre. La plus grande rencontre mondiale de l'édition du livre, où cette année, le monde arabe était à l'honneur, s'est déroulée sans la présence officielle de l'Algérie. Le gouvernement algérien n'a pas souhaité envoyer de délégation officielle à cette manifestation. Certains pays de la ligue arabe étaient en position dominante tels que l'Arabie Saoudite, l'Egypte et le Liban. L'Algérie n'a pas été toutefois absente du stand réservé au monde arabe. Des éditeurs algériens ont fait transiter leurs ouvrages par Le Caire, où était concentrée l'organisation de ce programme. Ainsi, la production littéraire algérienne a été représentée à travers le pavillon professionnel, dressé par le SNEL, qui a regroupé six éditeurs, la maison Casbah, Chiheb Edition, Dar El Hikma, Dar El Oumma et l'OPU. A ce propos, Smaïl Améziane estimera que « l'heure est venue afin d'instaurer une véritable politique du livre ». « On ne peut plus se permettre, nous les éditeurs, de prendre en charge notre participation à ce genre de salon. Pour Frankfurt, nous avons payé 4500 euros pour un stand de 20 m2 » dit-il. Notre interlocuteur affirme que le problème ne se situe pas au niveau du ministère de la Culture : « Nous devons appliquer le programme du président de la République. Le chef du gouvernement doit mener à bien ce programme. Les autres ministères doivent suivre, notamment celui des Finances », conclut-il. Ali Bey Abderrahmane estime que « la participation de l'Algérie à cette foire n'était pas à la hauteur du pays et que les moyens étaient limités ».