Les travaux de construction d'un centre dit intermédiaire de soins pour toxicomanes viennent d'être lancés par la direction de la Santé et de la Population. Le centre coûtera la somme de 25 millions de DA. Autre projet du secteur : un centre de désintoxication, pour un coût de 50 millions de DA, est en voie d'être lancé, indique le directeur de la Santé. La journée mondiale de lutte contre la toxicomanie a été l'occasion, aujourd'hui, à l'école paramédicale, de faire le point et de débattre des conséquences désastreuses au plan social et économique (prise en charge par l'Etat des malades) et au niveau individuel (destruction de l'individu toxicomane et dislocation de la cellule familiale). Inaugurée par les autorités locales, la rencontre à laquelle ont participé magistrats, médecins spécialistes, responsables de l'Education, de la Jeunesse et des Sports et des Affaires Religieuses, a abordé le drame et mis l'accent sur la gravité de la tragédie vécue par les toxicomanes ainsi que par leurs parents, sous tous les aspects. Les participants ont appelé à l'implication de tous pour conjuguer leurs efforts et lutter de manière efficace contre l'usage des drogues et surtout de mener une intense campagne de sensibilisation, à tous les niveaux, contre le fléau ravageur. En marge de la rencontre formelle, aucun spécialiste participant n'a été en mesure de fournir des chiffres même approximatifs des personnes atteintes par le fléau. Combien sont-elles, ces victimes ? Non pas que le sujet soit tabou, mais « une évaluation chiffrée à l'échelle de la wilaya des personnes dépendantes et qui s'adonnent à la drogue reste difficile », confie un médecin. Cependant, selon certaines indiscrétions, le phénomène prend réellement de l'ampleur, en particulier dans le milieu de la jeunesse, et devient préoccupant. En témoignent, affirme une source sûre, les nombreuses condamnations prononcées par les tribunaux pour délits liés aux actes d'agression perpétrés sous l'emprise des stupéfiants par des jeunes. Autre indice d'inquiétude, c'est l'augmentation du nombre de toxicomanes qui déambulent sur les artères de la ville. Selon un médecin spécialiste, la région de Béchar, après avoir été il y a quelques décennies une zone de transit, avec toutefois une consommation insignifiante, est malheureusement devenue une zone de large consommation et même de production, suite aux découvertes, par les services de sécurité, de champs agricoles transformés en champs de culture de cannabis.