Tlemcen abrite depuis mardi, tour à tour, à la maison de la culture Abdelkader Alloula et au Grand bassin, le festival national du Hawzi. Dans cette première édition à laquelle participent vingt troupes (Biskra s'étant désisté), les organisateurs, outre les représentations musicales, ont prévu d'autres activités en parallèle, mais en rapport direct avec le thème : projection de films, expositions d'instruments de musique, des conférences et des débats. Cette manifestation, qui est organisée par le ministère de la culture en collaboration avec les services de la wilaya de Tlemcen et la contribution des communes de Chetouane et de Mansourah (celle de Tlemcen n'a pas encore répondu à l'appel des initiateurs), n'est pas une substitution du festival de la musique andalouse qui se tient depuis 1974 et qui a été annulée, depuis l'été passé, comme a tenu à le préciser le directeur de la culture et commissaire du festival, Miloud Hakim. « Ce n'est nullement une substitution, ce festival du hawzi entre dans le cadre de la nouvelle stratégie du ministère qui essaie de faire tourner des festivals sur le territoire national. Et si nous, nous voulons l'instituer dans notre wilaya, alors, il nous faudrait convaincre les décideurs avec nos activités régulières et nos arguments. Il est révolu le temps où quelques wilayas seulement s'adjugeaient des festivals. En plus, pourquoi ne pas organiser deux ou trois manifestations de ce genre dans notre wilaya ? Il suffit juste de pouvoir le faire ! » Selon toujours notre interlocuteur, cette édition, dotée de 6 millions de dinars, est une sorte de concours qui permettra aux deux premières troupes de participer au festival international du hawzi qui aura lieu prochainement à Alger. Pour la première soirée, où ont assisté près de cinq mille personnes dont beaucoup de familles, hadj Mohamed Ghafour est remonté sur scène pour interpréter ses grandes et éternelles mélodies. Rym Hakiki et Dib Layachi ont fait le reste, au grand bonheur des mélomanes. mercredi et jeudi après-midi, des spécialistes, comme Malti Kemal Elima et Abdou ont animé des conférences sur le hawzi, les propositions d'une problématique générale et le hawzi, la forme cultivée d'expression du maghribi. Pour les spécialistes, le hawzi désigne des pièces de vers composées dans la langue en usage dans les milieux populaires, puis mises dans un moule musical qui leur est propre. Le terme idiomatique de « hawzi » est donné à une production poétique particulière à Tlemcen. Cette ville est considérée comme étant le pays d'origine de cet art. Le hawzi est né, s'est développé puis s'est épanoui au sein de cette cité. Le festival continuera jusqu'au 3 juillet.