Le groupe auteur des attentats à l'explosif à Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou a été, pour l'essentiel, démantelé. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, en marge de la sortie de promotion d'agents de l'ordre public à l'Ecole de police de Aïn Bénian à Alger. Le ministre a affirmé que « des progrès sont enregistrés » et la situation sécuritaire « n'est pas plus grave qu'elle l'était » il y a quelque temps. « Les forces de sécurité et les unités de l'ANP ont marqué des points importants avec le démantèlement presque essentiel du groupe qui était derrière les attentats à l'explosif à Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou, la neutralisation de 12 éléments à Khemis El Khechna, Blida et Boumerdès, et celle d'autres terroristes qui ont tenté de se déplacer de Boumerdès et Tizi Ouzou vers Jijel et Béjaïa ». Poursuivant son discours très optimiste, le ministre a relevé que le dernier terroriste qui errait dans les montagnes de Saïda a été également abattu, ce qui constitue, selon lui, « de bonnes nouvelles ». A propos des auteurs des attentats du 11 avril dernier à Alger, Yazid Zerhouni a indiqué que « l'essentiel » du groupe à l'origine de ces attaques « a été démantelé » et « les nombreuses informations » fournies par les éléments neutralisés ont permis aux services de sécurité « d'avancer dans d'autres opérations ». Celles-ci sont qualifiées par le ministre de l'Intérieur de « grand succès » dans la lutte antiterroriste, précisant, toutefois, que cela « ne veut en aucun cas dire que ce phénomène est jugulé définitivement ». A ce titre, il a appelé à « plus d'efforts et davantage de vigilance ». A propos de la réconciliation nationale, le ministre de l'Intérieur a jugé la démarche « positive » qui, d'après lui, « a apporté sa part dans la sécurisation, la stabilisation et la réconciliation de notre société avec elle-même ». A une question relative à la flambée de la criminalité, Yazid Zerhouni a noté que les services de sécurité n'étaient pas préparés pour affronter ce fléau, du fait qu'ils avaient axé leurs efforts durant toute une décennie sur la lutte antiterroriste. « Depuis quelques années, nous développons une formation particulière au profit des unités et des groupes au sein de la police et la Gendarmerie nationale pour s'attaquer au crime organisé. Nous allons progressivement vers des résultats dans ce domaine. Il y a quelques années, vous nous avez critiqués pour l'anarchie en matière de circulation routière. Avec les agents de l'ordre formés par la police, la situation est en train d'être maîtrisée. » Interrogé sur le nombre d'étrangers enrôlés dans les rangs des groupes terroristes algériens, le ministre a déclaré : « Leur nombre n'est pas important selon les données en notre possession et qui sont collectées avec des techniques appropriées, mais qui ne sont pas toujours exactes et complètes. » Enfin pour ce qui est des projets de loi portant code communal et code de wilaya, M. Zerhouni a précisé qu'ils « sont prêts et attendent juste d'être programmés au conseil du gouvernement et au parlement ». A signaler que ce point de presse a été animé en marge de la cérémonie de sortie de promotion de 479 agents de l'ordre public féminins de l'Ecole de police de Aïn Bénian. Cette école, spécialisée dans la formation initiale des inspectrices de police et des agents de l'ordre public, a été créée en 1991, avec une capacité d'accueil de 650 places pédagogiques en internat. La sortie des 479 agents a été baptisée au nom de la martyre de la Révolution, Belbouri Rahma, en présence du patron de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, et de son épouse, du ministre délégué aux Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, et de nombreuses personnalités du mouvement associatif. Hamza Ferkioui, directeur de l'école, a indiqué, à ce titre, que les agents ont reçu une formation théorique et pratique, englobant des connaissances professionnelles, juridiques, techniques et sportives, durant une période de 9 mois. Dans son allocution, il a exhorté les membres de la promotion sortante « à assumer la responsabilité de la protection des citoyens et de leurs biens et à représenter l'Etat de droit, lequel commence dans les rangs de la police ». Selon lui, c'est à travers le comportement de ces nouveaux agents que la police va assurer la coopération et l'appui des citoyens. Les deux piliers sur lequel est basé le système de sécurité mis en branle. Les invités ont assisté ensuite à des parades exécutées par les agents féminins, comme les mouvements sur la régulation de la circulation routière et le démontage et remontage des armes utilisées par les agents de l'ordre public, suivies par des exhibitions de techniques d'autodéfense, inspirées des arts martiaux, pour neutraliser d'éventuels agresseurs ainsi que les différentes positions de tir à l'arme de poing et à l'arme automatique. La cérémonie a été clôturée par la remise d'un prix symbolique à la famille de la martyre Belbouri Rahma, tombée au champ d'honneur, le 25 mai 1957, une année après avoir pris le maquis à l'âge de 15 ans, dans la Wilaya V historique.