Lalla Aïcha bent Benalia Toumi, la centenaire d'In Ghar à qui El Watan avait consacré sa rubrique « Itinéraire » du 3 janvier 2000, s'est éteinte vendredi dernier, à l'âge de 103 ans. La dame d'In Ghar, la doyenne et « baraka » de ce village, était guérisseuse traditionnelle et herboriste. Sa maison, dans laquelle on pouvait venir en ami, était ouverte à tous pour des conseils et des soins traditionnels qu'elle prodiguait aussi bien pour des gens fortunés que pour ceux de modeste condition venant des quatre coins d'Algérie. Les uns cherchaient à se marier, d'autres une progéniture ou la guérison chez cette dame dont les soins ont sauvé plus d'un malade, comme nombre de nouvelles mariées délivrées du mauvais œil et ceux soignés de la stérilité grâce à ses remèdes à base d'herbes sahariennes. Lalla Aïcha, qui a gardé toutes ses facultés mentales et sa sagesse légendaire qui en firent une amie et une confidente vénérée des grands et petits, s'en est allée sereinement dans les bras de Lalla Zahra, sa fille, son unique enfant qui lui succédera. Ses funérailles, qui se sont déroulées vendredi avec une prière dédiée à son âme, ont drainé une grande foule venue d'In Ghar, d'In Salah, d'El Goléa, de Tamanrasset et de Ouargla. Pour tous ceux qui l'ont aimé, elle laissera un grand vide. Ils ont, en effet, perdu en elle la mère, la grand-mère et l'arrière-grand-mère. Lalla Aïcha bent Benalia était la mère et la grand-mère de cinq générations d'enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants. Qu'elle repose en paix.