Pour une première du genre à Annaba, les journées de neuro-oncologie organisées par la faculté de médecine de l'université Badji Mokhtar l'étaient le 4 juillet. Il s'agissait d'un pari médical autant que scientifique pris par l'American Institute of Algeria, les Sociétés savantes algériennes de neurophysiologie clinique, de neurochirurgie, d'oncologie médicale et d'oncologie pédiatrique. Les risques étaient à la mesure des enjeux reflétés dans le thème « La prise en charge multidisciplinaire du malade ». En soumettant le programme de ces premières journées aux participants, les organisateurs ont voulu montrer qu'ils entendaient, malgré le déficit en spécialistes de la neuro-oncologie, accélérer le mouvement vers ce qu'ils ont qualifié de diagnostic précoce et utile, chirurgie, chimio et radiothérapie. Certes, de par l'importance des perspectives affichées en matière d'organisation d'équipes multidisciplinaires dans la prise en charge du malade, la manifestation aurait mérité une meilleure organisation et surtout une plus large médiatisation. Maître de l'œuvre, la faculté de médecine semble avoir jugé que l'intérêt national de ces 1res journées imposait, dès l'ouverture, l'intervention des professeurs Bouzid, Arezki, Sidi Saïd et Benali. Il faut dire que c'est la 1re fois que des neurophysiologistes, neurochirurgiens, spécialistes de l'oncologie médicale et celle pédiatrique intervenaient publiquement à Annaba. Un première de taille car leurs interventions dans le domaine du diagnostic clinique des tumeurs cérébrales de l'enfant, le diagnostic clinique des tumeurs cérébrales de l'adulte, l'apport de l'imagerie dans les tumeurs sus-tentorielles, les apports de la neuro chirurgie dans la prise en charge du malade et histopathologie dans les tumeurs cérébrales, signifiaient un bouleversement du monde de la neurologie nationale sous tous ses aspects. Quels étaient les diagnostics cliniques tels que vus par le docteur Bastandji (Annaba) et le professeur Arezki (Blida) ? De quels secours peuvent bien être l'imagerie et la neurochirurgie dans le domaine de la prise en charge du malade selon respectivement les approches des professeurs Mameri (Annaba) et Bouyoucef (Blida) ? Et quel chambardement devrait-on imputer à l'histopathologie dans les tumeurs cérébrales du professeur Baba Ahmed (BEO-Alger) ? Monumental pari scientifique aussi avec la chimiothérapie des astrocytomes de haut grade de l'enfant, avancée par le docteur Gachi (Alger), celle des thérapies ciblées des tumeurs cérébrales malignes de l'adulte du professeur Bouzid (Alger), de la radiothérapie des tumeurs cérébrales de l'enfant énoncée par le docteur Zahar et le professeur Boualga du Centre anti-cancéreux de Blida et les mêmes tumeurs chez l'adulte abordées par les docteurs Djemaâ et Mahiou (Constantine). Vaste programme s'il en est quand on sait que la neuro-oncologie dans son ensemble nécessite une plus grande attention des pouvoirs publics. Ces derniers la regardent actuellement avec autant d'indifférence qu'ils en mirent les précédentes années à considérer le cancer sous toutes ses formes. Un programme où l'organisation d'équipes multidisciplinaires dans la prise en charge du malade trouve toute sa signification. Les professeurs ont abouti à des conclusions sur les perspectives du gestionnaire, des soignants, du malade, les supports technologiques que sont le réseau Intranet et la télémédecine et sur la formation et la recherche à la faculté de médecine. De fait, pour juger vraiment de l'opportunité ou non des conclusions de ces 1res journées de neuro-oncologie, il faut revenir aux dispositions des réformes entreprises par le ministère de la Santé et de la Population. Leurs confrères du secteur privé sont, également tentés d'abuser pour consolider, parfaire et enrichir leurs connaissances, se doter des instruments et équipements d'interventions pointus et, surtout, pour déclencher les véritables mécanismes du développement de cette science médicale qu'est la neurologie sous tous ses aspects.
