L'université Badji Mokhtar de Annaba est en passe d'atteindre, d'ici 2010, un effectif de 50 000 étudiants. Partie d'un simple institut des mines et métallurgie (IMA), créée pour être le pourvoyeur en ingénieurs de l'ancien complexe sidérurgique d'El Hadjar, devenu Arcelor Mittal à la faveur d'un partenariat qui a démarré avec la société indienne Ispat, elle compte aujourd'hui 7 facultés accueillant 46 000 étudiants. C'est dire la progression remarquable de cette université qui n'a rien à envier à celles d'Alger, d'Oran et de Constantine. Pour mieux répondre aux besoins de ses effectifs d'étudiants, des projets d'infrastructures pédagogiques et d'hébergement, ainsi que de la recherche scientifique, ont été programmés sur la base d'une planification réfléchie. Ainsi, l'université Badji Mokhtar compte durant le premier trimestre de l'année 2009 réceptionner de nouvelles structures de soutien à la recherche scientifique pour lesquelles il a été prévu des équipements technologiques de pointe susceptibles de faire avancer et dynamiser les projets de recherche mis en œuvre. A cela s'ajoutera la création d'écoles doctorales et de pôles d'excellence, spécialisés dans diverses filières de l'enseignement, lesquels devront donner un souffle nouveau aux 53 laboratoires de recherche dont dispose l'université. Dans un autre registre, l'on prévoit, d'ici la fin du 1er trimestre 2009, la réception de 2 000 nouvelles places pédagogiques au bénéficie du département d'architecture à Sidi Amar et 1 000 autres à la faculté de médecine des sciences médicales sans omettre la livraison de la 3e et dernière tranche du pôle universitaire d'El Bouni, englobant 8 000 places pédagogiques et une cité universitaire de 5 000 lits. Cette formidable capacité pédagogique et de recherche qui caractérise aujourd'hui l'université Badji Mokhtar devrait être, estiment des observateurs, mise à profit pour servir le développement multiforme dans la région. Il s'agit d'un pari à gagner, d'autant plus qu'une université qui ne s'implique pas dans la vie économique, sociale et culturelle n'a aucun avenir et son rôle restera limité seulement à la formation des étudiants. L'université Badji Mokhtar qui tente, depuis ces dernières années à s'ouvrir sur l'environnement, n'a pas trouvé l'écho escompté du fait que les opérateurs de divers secteurs d'activités, n'affichent pas un intérêt prononcé et visible pour la recherche scientifique en vue d'améliorer leurs productions, faisant fi de la concurrence qui se profile à l'horizon, avec l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC). La recherche scientifique reste donc boudée par les opérateurs économiques qui sont les otages de leurs démarches, lesquelles consistent à amasser le maximum d'argent sans consentir le moindre investissement. Il s'agit d'une logique qui ne tient pas la route devant les avancées technologiques. A ce stade, cette université est un espace de rayonnement économique, social et culturel qui demeure dormant.