Une quantité de 100 millions de litres de lait sera produite durant cet été à l'effet d'atténuer un tant soit peu la tension sur ce produit de large consommation, apprend-on de sources proches de la corporation des producteurs de lait. Malgré l'optimisme affiché par notre interlocuteur, les producteurs de lait ont ouvertement critiqué les mesures prises récemment par l'Etat pour « mettre un terme à une situation devenue ingérable », selon lui. Le fait que l'Algérie soit la deuxième puissance économique en Afrique, avec un PIB annuel de 113,6 millions de dollars en 2006, après l'Afrique du Sud avec 240,1 millions USD, il reste cependant à peaufiner certaines techniques laitières, comme il a été relevé par notre interlocuteur. C'est d'ailleurs le thème central de notre interlocuteur, lequel a mis en exergue les défaillances concernant les opérations de la production et de la collecte du lait. Premier consommateur de lait après Alger, Oran produit à peine 300 millions de litres par an, soit une couverture laitière locale estimée à 40%, le reste est importé sous forme de poudre de lait. A titre illustratif, 8 laiteries sur les 17 que comptait Oran ont fermé leur porte pour indisponibilité de la matière première. Un éleveur a souligné la gravité du problème puisque, selon lui, l'absence sur le marché de la nutrition animale en quantité suffisante est « un casse-tête ». Semences lactées Vendus à 350 dinars la botte, le fourrage et le foin se font rares en Algérie du fait de la cherté des semences lactées qui sont également importées. Entre 2006 et 2007, il a été recensé 350 000 têtes ovines et 3 780 têtes bovines, dont une bonne partie est revendue par le bais de la contrebande aux voisins. « Une vache laitière locale produit 13 litres de lait par jour au lieu de 30 litres, comme il se fait normalement, soit un manque à gagner de plusieurs millions de litres de lait que la wilaya d'Oran doit importer », fera remarquer un producteur. En 2006, l'Etat a versé plus de 9 milliards de dinars au secteur agropastoral, dont 17% pour le seul secteur du lait. Ceci explique que les bovins qui constituent 80% du cheptel ont un potentiel très faible, donc un rendement laitier en deçà de la demande locale qui est de l'ordre de 380 millions (pour 2007) de litres par an. Enfin, des mesures ont été prises concernant l'importation de 3 000 génisses pleines sur une période de 18 mois ainsi que l'intégration des ingénieurs agronomes et vétérinaires dans le staff technique des exploitations laitières.