La rencontre avec le représentant du gouvernement a été qualifiée de positive par M. Ziani, qui a estimé que les “mécanismes de paiement des subventions sont lourds (et) pénalisent l'ensemble de la corporation des 78 laitiers recensés au niveau national”. Dans le cadre de l'organisation des regroupements régionaux destinés aux membres de la filière lait de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, de l'agriculture et des pêches (Fniaap), la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) a délégué hier, à Oran, M. Ziani Abdelouahab, président de la Fédération nationale, lequel a, dans un point de presse tenu en marge du regroupement à huis clos, assuré les 24 producteurs de lait de la région Ouest et Sud-Ouest sur les engagements de l'Etat concernant le paiement des subventions. La rencontre avec le représentant du gouvernement a été qualifiée de positive par M. Ziani qui a estimé que les “mécanismes de paiement des subventions sont lourds (et) pénalisent l'ensemble de la corporation des 78 laitiers recensés au niveau national”. Il a indiqué à cet effet qu'un dossier ficelé est sur le bureau du ministre de tutelle pour la prise en compte des préoccupations des producteurs de lait assujettis au soutien financier de l'Etat. “Les subventions accordées par l'Etat, à savoir 15 dinars par litre de lait, ne suffisent plus aujourd'hui à faire face au prix du lait en poudre qui a enregistré une flambée spectaculaire sur le marche mondial”, a affirmé M. Ziani. Selon lui, le simple fait de ne pas recevoir le versement des subventions à terme handicape la corporation déjà fragilisée par la concurrence déloyale et l'esprit de lucre de certains vendeurs mercantilistes. “Nous vendons notre litre de lait à 23,35 dinars au départ de l'usine, alors que sur les étals, le litre est revendu entre 28 et 30 dinars. C'est une attitude scandaleuse que les citoyens doivent dénoncer”, a ajouté notre interlocuteur. La production laitière est estimée à 4,5 millions de litres/j, dont 50% sont produits par les producteurs privés et 40% par Giplait qui compte 12 entreprises. L'autre point noir relevé par notre interlocuteur concerne la subvention actuelle allouée par l'Etat et qui n'arrive plus à se maintenir sur le rapport du prix de revient du litre et le lait en poudre. Il indiquera à ce sujet l'envol de la matière première sur le marché mondial qui est passée de 3 500 dollars US à fin mars à 5 700 dollars US la tonne de lait en poudre depuis avril de l'année en cours. “C'est pour cette raison que nous lançons un appel pressant aux pouvoirs publics pour revoir en urgence le niveau des subventions. Dans le cas contraire, la corporation sera inéluctablement condamnée à l'asphyxie”, a averti M. Ziani. Sur ce plan, il a souligné qu'un dossier pour la revalorisation des subventions est actuellement au stade de l'étude au niveau du ministère de tutelle. M. Ziani, qui a effacé d'une main le spectre de la rupture des stocks de lait en poudre, a toutefois souligné la nécessité de renforcer ce produit vital avant le début du mois de Ramadhan. “La plupart des pays musulmans font des stocks de lait en poudre trois mois avant la date ponctuelle du mois de jeûne. Cette mesure tend à protéger le consommateur des mauvaises surprises de la pénurie du sachet de lait”, fera remarquer M. Ziani. Notre interlocuteur continuera sur sa lancée en dénonçant fermement les spéculateurs, principaux semeurs de zizanie dans la chaîne de fabrication du lait, signalant au passage qu'une quantité de 110 grammes de lait en poudre est nécessaire pour la fabrication d'un sachet de lait. “Quand on sait que l'Etat importe pour un montant de 900 millions de dollars par an de poudre de lait, on imagine aisément la marge bénéficiaire que tirent les spéculateurs sur le litre de lait revendu à 30 dinars.” Sur ce plan, le président de la fédération de la filière lait a préconisé des augmentations graduelles de subvention qui devraient passer respectivement de 21, 25 et 30 dinars pour le mois de juin, juillet et août, en attendant la réunion qui devra réunir les producteurs et le ministre au mois de septembre prochain. Notre interlocuteur, qui a assuré que la production du lait sera maintenue, a lourdement insisté sur l'urgence de procéder à l'allégement des mécanismes des subventions qui doivent faire l'objet d'une véritable refondation. Enfin, il est à noter qu'une autre rencontre similaire est prévue le 19 août prochain à Constantine qui verra la participation des transformateurs et des producteurs de lait pour la région Est et Sud-Est. K. Reguieg Yssaad