En ce début d'été 2007, rien qu'à voir les allers-retours des clients dans les différentes boîtes d'assurance, leurs protestations et leurs menaces de « porter l'affaire très loin », on peut affirmer que l'assurance voyage à l'étranger Axa n'est toujours pas bien rodée. Censée servir de passeport incontournable pour une prise en charge médicale du bénéficiaire en cas de problèmes de santé durant un séjour à l'étranger, cette assurance n'en est une que sur le papier. En fait, selon des dizaines de témoignages, elle ne servirait à rien et se pose comme une arnaque légalisée. Les exemples ne manquent pas. C'est le cas d'un père de famille qui a séjourné dans une ville française. Il était accompagné de son fils âgé d'une dizaine d'années. Percuté par un motocycliste, l'enfant avait été évacué vers un hôpital pour être soigné. Croyant s'en être tiré avec des points de suture, le père se verra demander de régler une facture de 1600 euros. Elle correspond aux différents examens (radio scanner, mise en observation…). Qu'à cela ne tienne, avait répondu le papa, en tirant de son porte-document le contrat assurance voyage à l'étranger et en le soumettant au titre de garantie au préposé du guichet de l'hôpital. « J'ai présenté la carte d'assistance Axa croyant que les frais de soins étaient couverts dans le cadre de la police d'assurance voyage, que j'ai payée en Algérie à la SAA. J'ai été surpris de m'entendre dire par le préposé qu'elle n'était pas valable. Ce qu'a confirmé son responsable, appelé à la rescousse », a affirmé ce citoyen algérien. Il a pu éviter les problèmes des poursuites judiciaires en faisant appel au bon cœur de compatriotes installés dans la ville. Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Pas un seul des assurés Axa ayant été confronté à un problème de prise en charge pour soins urgents de santé n'a pu faire jouer son contrat d'assurance. Pire, le numéro de téléphone inscrit sur le contrat avec la mention à contacter en cas de besoin est constamment aux abonnés absents. Bon nombre d'Algériens ont été victimes de cette assurance santé voyage. Elle ne garantie rien si ce n'est l'obligation de verser une somme d'argent pour disposer du document indispensable permettant l'accès en territoire français. Des témoignages concordants attestent qu'au siège de la société d'assurance Axa à Paris, on ignore tout de cette assurance établie en Algérie sous libellé Axa. L'on se serait même étonné de son émission et sa mise sur le marché. « A quoi sert cette police d'assurance voyage exigée au guichet de la police française des frontières ? Pour ne pas s'être pliés à cette exigence, plusieurs voyageurs algériens ont été refoulés », s'est interrogée Mme Yamina B. Cette Algérienne avait été refoulée dès son arrivée à Paris pour non-présentation de la police d'assurance voyage. Contacté, un responsable du marketing à la SAA a précisé que « Axa Assistance France n'est liée à la SAA par aucune convention de commercialisation de cette assurance, parce que le produit est de droit algérien. Nos compatriotes en déplacement à l'étranger peuvent y souscrire. Elle n'est pas obligatoire mais peut être exigée pour l'établissement du visa d'entrée dans les pays de l'espace Schengen. Il s'agit d'une directive de l'Union européenne applicable depuis juin 2004. Cette assurance couvre, à hauteur de 30 000 euros, tous les frais médicaux, pharmaceutiques et d'hospitalisation, de son titulaire durant son séjour à l'étranger. La même directive dispose que cette assurance peut être établie auprès de compagnies d'assurances établies à l'étranger ».