Plus de 18 900 dossiers ont été déposés au niveau de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) de la wilaya de Tizi Ouzou depuis la création de ce dispositif en 1997 à ce jour. Le nombre de projets éligibles s'élève à 17 200, selon les chiffres fournis par la direction de wilaya de l'emploi qui précise que le nombre de postes d'emploi prévus est de 42 984. Mais on enregistre seulement 5 621 projets créés, ce qui représente presque un tiers des projets éligibles. L'écueil des accords bancaires semble être la première raison qui bloque les jeunes créateurs d'entreprises, selon rapport établi par la direction de l'emploi. « Il est impérieux de signaler certaines difficultés que rencontrent les jeunes auprès des institutions bancaires, devenues restrictives dans l'accompagnement des jeunes promoteurs », indique le directeur de l'emploi. A ce propos, le document en question précise que seulement 6243 prêts bancaires ont pu être accordés sur les 17 205 postulants, soit un tiers des dossiers validés par l'Ansej. A la Caisse nationale d'allocation chômage (Cnac), qui aide les personnes âgées entre 35 et 50 ans, le nombre d'accords bancaires est de 482 seulement alors que le nombre de dossiers déposés auprès des différentes banques dépasse les 770. Au niveau de l'Agence nationale de gestion de micro-crédit (Angem), les 42 dossiers à financement triangulaire (Angem-promoteur-banque) n'ont décroché aucun prêt bancaire durant l'exercice de l'année 2006, souligne la direction de l'emploi. Les promoteurs qui ont choisi de se faire financer par l'Angem seulement semblent trouver moins de difficultés à concrétiser leurs projets. Sur les 1195 dossiers à financement mixte (Angem-promoteur), on a enregistré 1160 dossiers financés par l'Angem. Pour le premier trimestre de l'année 2007, les institutions bancaires ont aggréé 8 promoteurs sur les 62 ayant sollicité le financement d'une banque. La réticence des banques est visible lorsqu'il s'agit du financement d'un projet relevant des secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'artisanat qui attirent pourtant un nombre assez important d'investisseurs. C'est le contraire au niveau de l'Ansej où les secteurs des services, de l'industrie et des transports viennent en première place en matière d'entreprises créées. En l'absence d'études sérieuses du marché, les postulants aux différents dispositifs d'aide aux chômeurs-promoteurs voient ainsi leurs dossiers bloqués ou carrément rejetés par les institutions bancaires. Ces dernières affichent, de plus en plus, des réticences vis-à-vis du financement de certains secteurs tels que l'agriculture et la pêche où aucune garantie ne peut être donnée par les promoteurs quant au remboursement des prêts. L'instabilité politique dans la wilaya durant ces cinq dernières années a, elle aussi, sa part de responsabilité dans les difficultés que trouvent les jeunes investisseurs à lancer leur projets.