Plus de 11.000 projets déclarés éligibles sont actuellement dans les tiroirs des banques. Au moins 728 microentreprises, sur un total de 6 064 initiées dans la wilaya de Tizi- Ouzou, au titre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), ont déclaré faillite, selon une étude d'impact réalisée par une antenne locale de l'agence. Commentant ce taux d'échec, qui représente un taux de déperdition de l'ordre de 12% de ce type d'investissement, le directeur local de ce dispositif, M.Lamouri Hocine, a estimé que «proportionnellement au nombre important de projets créés, ce désinvestissement reste dans une limite tout à fait acceptable». Selon un bilan de l'Ansej, arrêté au 31 décembre dernier, il a été créé, dans la wilaya de Tizi Ouzou, depuis le lancement de ce dispositif, un total de 6064 microentreprises, dont 674 en 2007, ayant permis la création de quelque 116.747 emplois permanents, pour un montant global d'investissements de près de 11 milliards de DA. Les raisons de ces échecs sont essentiellement imputables, selon lui, à «la saturation» du marché caractérisant certaines activités, phagocytées par l'informel, ainsi que par le manque de capacités de gestion chez les porteurs de projets. Pour la pérennisation des projets qu'elle pilote, l'Ansej, assure son responsable, «a toujours conseillé aux jeunes investisseurs d'adapter leur acte d'investissement à l'environnement, sans cesse mutant, en intégrant la réalité du marché comme facteur déterminant pour la réussite de tout projet». Ainsi, sur la base des résultats de son étude d'impact, et pour optimiser les chances de succès de ces entreprises, l'Ansej a programmé à l'intention des porteurs de projets, pour cette année, une série de 23 sessions de formation en techniques de gestion, animées par des encadreurs agréés par le Bureau international du travail (BIT). Ces cycles de formation sont destinés à doter les bénéficiaires, au nombre d'une trentaine par mois, d'outils de gestion touchant à la comptabilité, aux méthodes de calcul, aux coûts de production et de revient, à l'élaboration de déclarations d'impôts, à la prospection du marché pour le placement des produits. Plus de 11.000 projets déclarés éligibles sont actuellement en attente de financement au niveau des banques, a relevé M.Lamouri. A ce sujet, il a réitéré son souhait de voir ces institutions s'impliquer davantage dans la prise en charge de ces dossiers d'investissement, sachant, a-t-il fait remarquer, qu'«avec des remboursements de 75% des crédits, les investisseurs ont fait preuve de leur solvabilité».