Dans un message de condoléances adressé au président Bouteflika au lendemain de l'attentat de Lakhdaria, le roi du Maroc propose à l'Algérie « une coopération bilatérale, solide pour lutter contre le terrorisme ». Mohamed VI, qui est à son deuxième appel à la coopération avec Alger après celui envoyé au lendemain du double attentat du 11 avril dernier, offre sa « disposition permanente en faveur d'une coopération bilatérale, solide, d'une mobilisation de toutes nos énergies et de la conjugaison de tous nos efforts pour extirper le terrorisme de notre région ». Le souverain marocain estime que le fléau terroriste « représente le premier danger qui menace la stabilité de la région » et affirme son engagement total pour le vaincre. A noter que l'attentat de Lakhdaria, qui a causé la mort de dix militaires et blessé 35 autres, est intervenu à l'heure où le Maroc a décrété un état d'alerte maximum contre d'éventuelles attaques terroristes. Cette situation s'est soldée par l'arrestation d'une quinzaine de suspects dans le royaume marocain en l'espace d'une semaine. Le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, explique que les personnes arrêtées « se préparaient à perpétrer des actes terroristes au Maroc ». Il est toutefois étonnant de voir que cette forte mobilisation contre le fléau terroriste soit sujette à calculs politiciens. Encore une fois, le Maroc réitère son affirmation sur l'existence d'un lien entre les groupes terroristes et le Front Polisario. Le ministre de la Justice marocain affirme qu'il existe un rapport entre le Front Polisario et les groupes djihadistes du Sahel « eu égard aux motivations de ce mouvement qui s'attaque à la stabilité du royaume, nous pouvons facilement déduire une probable relation entre le Front Polisario et les groupes intégristes établis dans la région du Sahel et dans le nord de la Mauritanie », martèle M. Bouzoubaâ. Ceci alors que la communauté internationale, et à sa tête le Conseil de sécurité des Nations unies, a formellement banni tout lien entre le Front Polisario et le terrorisme et reconnaît le caractère du mouvement indépendantiste au Front luttant pour l'autodétermination du peuple sahraoui. C'est dire que le Maroc, et en cette veille de reprise des négociations avec le Sahara occidental, trahit une volonté de noyer le dialogue et de pousser le règlement du conflit à un futur incertain.