Selon les statistiques fournies par la direction de l'environnement, un nombre de 940 000 personnes recensées à travers les 4 communes côtières de la wilaya d'Oran subit quotidiennement les contrecoups de la pollution marine et atmosphérique. L'occupation au kilomètre carré étant de l'ordre de 1 148 personnes, il est à craindre une catastrophe écologique dont serait victime une partie de la population, notamment au niveau du littoral côtier qui compte une superficie de 815 kilomètres carrés. “Cette région est particulièrement menacée par la pollution car les risques de propagation y sont réunis, compte tenu de la proximité des unités de fabrication et des usines implantées de façon anarchique. Nous craignons pour la santé des habitants des communes côtières qui paient à présent le prix fort de la pollution et du laxisme des autorités locales”, affirme un responsable d'une association écologique. Classée comme une zone difficile, la façade est perçue par les spécialistes de la pollution comme un problème majeur qui nécessite une prise en charge urgente. Les bourgades de Canastel, douar Belgaïd, Bir El-Djir et le groupement des logements de la cité des Quatre-Chemins, constituent une préoccupation des organisations écologiques qui militent en faveur d'un environnement débarrassé des effets pollueurs. “Cette zone à l'intérieur du tissu urbain compte à elle seule plus de 60 usines pollueuses qui déversent à longueur d'année des masses importantes de produits chimiques. Cette situation qui a fini par se répercuter négativement sur les zones industrielles implantées dans ces communes, s'explique par une mauvaise gestion de la question environnementale.” L'absence des réseaux d'assainissement ajoute au marasme vécu par les habitants de ces communes. Les déchets industriels (liquides et brutes) qui ne subissent aucun traitement antiseptique, sont un vecteur de maladies pathogènes par excellence, dès lors que les pouvoirs publics semblent se désintéresser d'un secteur névralgique. Au niveau de la localité pétrochimique d'Arzew, les polluants peuvent être de différentes natures. Il peut s'agir de gaz ou de particules ayant ces propriétés irritantes pour l'appareil respiratoire. Les conséquences vont d'une baisse de la capacité respiratoire à une incidence sur la mortalité à plus ou moins long terme. Une étude sur les localités pétrochimiques les plus polluées de la wilaya d'Oran indique que les enfants résidant dans les zones exposées aux taux les plus élevés de microparticules ont une fonction respiratoire moins bonne. C'est le cas des localités pétrochimiques d'Arzew, Béthioua et à un degré moindre la localité balnéaire de Mers El Hadjadj. Selon un pneumologue du CHU d'Oran, la qualité de l'air à Arzew fait l'objet d'une préoccupation grandissante de la part des responsables de la santé publique. “À Arzew, un enfant sur cinq est asthmatique. Dans la mesure où les enfants passent une grande partie de leur temps à l'école, il est naturel d'évaluer les répercussions potentielles de la pollution atmosphérique à l'intérieur et à l'extérieur des maisons et des classes.” Pour parer au plus pressé, les autorités locales ont lancé un vaste programme de réalisation de centres spécialisés dans la lutte contre les effets de la pollution. Il s'agit de lancement, en septembre prochain, des travaux de centres techniques d'enfouissement (CET), de déchetteries et de stations de transfert. Une enveloppe financière de l'ordre de 246 millions de dinars sera allouée à cette opération dont l'étude de faisabilité a été confiée au bureau tunisien Study International. K. REGUIEG - YSSAÂD