La maison de la culture de Béchar a abrité, jeudi, dans la soirée, un concert de chants animé par Hasna Bacharia et réservé exclusivement aux femmes. La presse a été admise à assister à la soirée. Il faut dire que l'artiste absente de la scène locale depuis plusieurs mois a rompu la disette culturelle qui frappe la ville en cette période de grandes chaleurs. Dix chansons de Hasna ont suffi à galvaniser un public féminin venu nombreux assister à la soirée, fuyant l'enfermement des maisons et la monotonie. L'ambiance était au rendez-vous, mais, à un moment, elle a failli être gâchée par une coupure subite d'électricité provoquée par un vent de sable qui n'a, heureusement duré qu'une vingtaine de minutes. A la reprise, ses admiratrices ont répondu en chœur avec les chansons de l'artiste connues par cœur, en dansant sur la petite piste de la maison de la culture et à travers les travées des rangées de chaises. Le défoulement de ces familles pendant ces deux heures ne pouvait s'expliquer que par l'ennui mortel dû à l'enfermement et la forte canicule. La chanteuse avec sa guitare électrique et trois accompagnateurs a animé pendant deux heures la soirée. Hasna ne s'est pas produite sur scène depuis le festival gnaoui organisé à Béchar, il y a deux mois. Rencontrée, vendredi matin, chez elle, elle nous parla de ses déboires, de ses désenchantements et de son métier qui ne lui rapporte pas grand-chose dit-elle. « Regardez ma maison exiguë et indécente, en plus, elle ne m'appartient pas. C'est un héritage, un bien indivis », indique-elle. Avant d'ajouter : « Je ne vis pas dans l'opulence contrairement aux apparences. Je traverse une situation sociale précaire et je suis à la recherche d'un logement décent », avoue-t-elle modestement. « J'ai adressé une demande de logement aux autorités locales et j'attends une réponse », souligne-t-elle. Hasna réside à Paris dans le 18e arrondissement, mais les invitations à des concerts de chants, selon elle, se font rares en France ; une ou deux soirées musicales par mois qui lui rapportent 600 euros dépensés, fait remarquer la chanteuse, dans les voyages Paris-Béchar et les visites familiales, avoue-t-elle, dépitée.